L'Amérique remet le cap sur la Lune, et sans traîner. Un décret présidentiel vient de fixer l'alunissage à 2028, suivi de près par une installation permanente d'ici 2030, un calendrier pour le moins audacieux qui force l'admiration autant qu'il interroge.

Base lunaire, vue conceptuelle © Shutterstock
Base lunaire, vue conceptuelle © Shutterstock

Quelques heures à peine après avoir placé l'astronaute privé Jared Isaacman à la tête de la NASA, Donald Trump a sorti sa plus belle plume pour signer un décret aux ambitions cosmiques. L’objectif est clair : assurer la « supériorité américaine » dans l’espace. Une déclaration qui sonne comme un défi lancé à la face du monde, et surtout à celle de la Chine.

La Lune en 2028, un objectif à quitte ou double

Retourner sur la Lune en 2028, l'idée n'est pas neuve, mais elle est désormais gravée dans le marbre d'une directive présidentielle. Ce grand bond en avant s'accompagne pourtant d'une pirouette budgétaire surprenante. L'administration a en effet annoncé une coupe de 25% dans les fonds alloués à la NASA, qui devra donc faire beaucoup plus avec beaucoup moins. Un véritable casse-tête que son nouveau patron devra résoudre au plus vite.

La raison de cette précipitation a un nom : la Chine. Pékin avance ses pions avec méthode et vise un alunissage habité pour 2030. Washington ne peut se permettre de regarder le train passer et joue donc la carte de l'accélération pour tenter de coiffer son rival au poteau. Cette nouvelle course à la Lune se joue autant dans les laboratoires d'ingénierie que sur l'échiquier géopolitique.

Une base lunaire pour 2030, le pari fou du privé

Comme si un simple retour sur la Lune ne suffisait pas, le décret exige les « éléments initiaux » d'un avant-poste permanent d'ici 2030. Pour alimenter ce campement du futur durant les longues et glaciales nuits lunaires, la solution est toute trouvée : un petit réacteur nucléaire. Une technologie que la NASA explore depuis des années, mais que la Maison-Blanche veut voir décoller sans plus attendre.

Ce plan galactique repose presque entièrement sur les épaules du secteur privé. Tous les regards sont tournés vers SpaceX et son lanceur lourd Starship, le véhicule censé rendre ce rêve possible. Sans lui, le beau projet présidentiel reste une simple déclaration d'intention sur un morceau de papier. Entre le calendrier serré, les coupes budgétaires et une dépendance technologique forte à ses partenaires, le chemin vers la Lune s'annonce semé d'embûches. L'ambition est là, spectaculaire, mais sa concrétisation tient plus de la course d'obstacles que de la promenade de santé.​

Source : Ars Technica