Des sites web montés par des escrocs imitent La Poste et différents services publics pour piéger les consommateurs avec des abonnements cachés. Un simple recommandé envoyé en ligne peut par exemple se transformer en piège à 50 euros par mois.

L'association 60 millions de consommateurs a alerté, mardi, sur une arnaque qui touche des milliers de Français. Des plateformes en ligne copient l'apparence des sites officiels comme laposte.fr ou l'ANTS pour vendre des services à des prix plus ou moins attractifs. Le problème, c'est que derrière un abonnement mensuel à 49,90 euros, se cache une escroquerie bien ficelée. Les victimes découvrent généralement trop tard les prélèvements frauduleux sur leur compte bancaire.
Des faux sites de La Poste piègent les utilisateurs avec des abonnements à 50 euros mensuels
Frédéric voulait juste envoyer un recommandé à son syndic. Il tombe alors sur un site aux couleurs de La Poste. La charte graphique reprend les couleurs historiques, bleue et jaune, le lien de suivi renvoie vers les services postaux. L'illusion a fonctionné à merveille. « Mon courrier a bien été envoyé », reconnaît-il à contrecœur, « mais j'ai ensuite découvert un abonnement mensuel de 49,90 euros dont je n'avais jamais entendu parler ».
Sur le site internet visité par Frédéric, l'abonnement à 49,90 euros par mois est bien affiché en page d'accueil. Mais la mention était cachée tout en bas de la page, là où personne ne regarde vraiment. La victime était appâtée par les 50% de réduction proposés sur tous les envois. Dans le panier, l'abonnement apparaît aussi, sauf qu'il est affiché à 0 euro les 24 premières heures. Pendant ce temps, le prix réduit du recommandé brille en gros caractères colorés pour détourner votre attention.
Régis pensait, lui, acheter un extrait Kbis à 1,49 euro sur un autre site internet. Dix mois plus tard, près de 500 euros partis en fumée. Le site est hébergé au Royaume-Uni, hors de l'Union européenne. La réglementation protectrice des consommateurs européens ne s'applique donc pas expressément. Faire valoir ses droits relève ainsi du parcours du combattant, voire de l'impossible.
Les réflexes à adopter pour éviter de tomber dans le piège des abonnements cachés
Si vous constatez un prélèvement suspect sur votre compte, on ne peut que vous conseiller de résilier immédiatement l'abonnement. Depuis le 1er juin 2023, la loi impose aux entreprises en ligne de permettre la résiliation en trois clics maximum, comme le rappelle l'association de consommateurs. Cherchez bien l'option dans votre espace client ou fouillez les conditions générales de vente, qui sont généralement reléguées en bas de page, là où justement se nichent les informations importantes.
Ne vous contentez pas d'un simple clic. Doublez systématiquement votre résiliation par mail ou mieux, par recommandé avec accusé de réception cette fois depuis le vrai site de La Poste. Cette trace écrite deviendra votre meilleure alliée en cas de litige. Exigez le remboursement intégral des mensualités déjà prélevées. Et si le site refuse, demandez à votre banque de bloquer les futurs prélèvements sans résilier votre carte.
La meilleure défense ici, ce n'est pas l'attaque mais bien la vigilance. Tapez directement l'adresse des sites officiels plutôt que de cliquer sur les résultats sponsorisés des moteurs de recherche. Scrutez votre panier en vous demandant s'il contient une souscription à zéro euro le premier mois ? Et méfiez-vous aussi des délais de rétractation raccourcis à 24 ou 48 heures au lieu des 14 jours légaux. Ces sites ont vraiment pensé à tout pour vous piéger.
Source : 60 millions de consommateurs