DragonFie, un laser militaire britannique, a réussi des essais contre des drones volant à 650 km/h, qu'il est capable de détruire, pour un coût dérisoire.

Cette arme britannique pourrait changer la guerre contre les drones. © Gov.uk
Cette arme britannique pourrait changer la guerre contre les drones. © Gov.uk

Le ministère de la Défense britannique a validé, il y a quelques jours, la promesse d'une défense antiaérienne qui pourrait ne coûter que le prix d'un café ou d'un sandwich, vous allez comprendre. Le DragonFire, testé avec succès sur le champ de tire des Hébrides en Écosse, est un système laser capable d'intercepter des drones filant à 650 km/h, le double d'une Formule 1, avec une précision sidérante.

Un laser à 11 euros le tir face à des missiles à plusieurs centaines de milliers d'euros

Les résultats des essais récents dépassent les espérances de la Royal Navy. DragonFire a réalisé une première outre-Manche en interceptant des drones au-dessus de l'horizon, une prouesse technique majeure. Le ministère de la Défense affirme que sa précision est telle qu'il est capable de toucher une pièce de monnaie à un kilomètre de distance.

Outre sa précision et sa capacité d'interception, c'est surtout son modèle économique qui étonne. Là où un missile conventionnel engloutit plusieurs centaines de milliers d'euros par tir, chaque impulsion laser venant du DragonFire ne revient qu'à 10 livres sterling environ, soit un peu plus de 11 euros. Alors que les essaims de drones se multiplient sur les théâtres d'opérations et qu'en comparaison les moyens conventionnels de mise hors état de nuire sont devenus beaucoup trop chers, le DragonFire pourrait être une vraie bénédiction.

Le consortium industriel derrière l'appareil réunit MBDA UK, Leonardo et QinetiQ, trois références de l'armement britannique. Leur collaboration a accouché d'un système qui réunit la puissance laser, des optiques de pointe et un ciblage sophistiqué. Le contrat signé par les armées britanniques (316 millions de livres, soit près de 360 millions d'euros) va au passage générer 590 emplois qualifiés au Royaume-Uni.

Cap sur 2027 pour équiper la Royal Navy

Par la force des choses, Londres a décidé d'accélérer son calendrier. S'il était initialement prévu pour 2032, le déploiement interviendra dès 2027 sur un destroyer Type 45, ces navires Daring spécialisés dans la défense antiaérienne. Un gain de cinq années qui propulse le Royaume-Uni devant ses partenaires de l'OTAN. Luke Pollard, le ministre de la Préparation et de l'Industrie de défense, affirme que ce laser placera la Royal Navy « à la pointe de l'innovation au sein de l'OTAN ».

L'installation sur ce premier navire sera un vrai test grandeur nature. Il faudra en effet appréhender les mouvements du bâtiment, la demande énergétique sans doute colossale, sans oublier les caprices météorologiques. Si l'expérience s'avère concluante, les cinq autres destroyers Type 45 pourraient suivre. Le ministère a d'ailleurs annoncé un investissement d'un milliard de livres pour les armes à énergie dirigée.

Reste tout de même que DragonFire n'est pas omnipotent. Comme toute arme laser, il exige une visée directe et pâtit des perturbations atmosphériques. Sa consommation énergétique ( environ 50 kilowatts lors d'essais précédents) pourrait limiter son usage aux plateformes disposant de générateurs puissants. Les applications terrestres mobiles attendent encore leur heure, même si elles figurent dans les projets à long terme du ministère britannique.

Sources : Gov.uk, TechRadar