La DGCCRF, à savoir la Répression des fraudes, a fait retirer 28 produits dangereux des plateformes Shein, Temu ou encore Amazon le mois dernier. Des jouets, de l'équipement électronique et des cosmétiques sont concernés.

La DGCCRF a demandé aux plateformes de e-commerce de faire le ménage dans leurs offres. © Teacher Photo / Shutterstock
La DGCCRF a demandé aux plateformes de e-commerce de faire le ménage dans leurs offres. © Teacher Photo / Shutterstock

Le grand ménage sur les plateformes de vente en ligne est en route. Si Shein et d'autres plateformes ont dû retirer pour certaines des poupées scandaleuses ou d'autres produits illicites ces derniers jours, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) poursuivait ses opérations de routine. La DGCCRF et ses homologues européens ont obtenu le retrait de 28 références de produits dangereux, rien qu'au mois d'octobre. Derrière les prix attractifs se cachaient des risques d'électrocution, de brûlure, de suffocation ou d'intoxication chimique.

Les géants de l'e-commerce contraints de retirer des produits dangereux

Cette fois, personne ou presque n'y échappe. Amazon, Shein, Temu, mais aussi AliExpress, Cdiscount et eBay : toutes les grandes plateformes ont dû retirer un ou plusieurs produits de leurs catalogues suite aux contrôles menés par la Répression des fraudes. L'opération était menée dans le cadre d'une collaboration avec le réseau européen des autorités de protection des consommateurs.

Les produits incriminés étaient quasiment tous fabriqués en Chine, à l'exception d'une boîte à musique venue de Hong-Kong (proposée par Amazon) ou d'un shampoing pour chien de marque Campanino Carrefour fabriqué en France, aussi proposé sur Amazon.

Tous les produits incriminés ont subi des batteries de tests qui ont révélé leur non-conformité aux normes européennes. Certains ballons de la marque Yiran contenaient par exemple des substances chimiques dangereuses. Les piles à boutons Whitecrane vendues sur Temu présentaient des risques d'étouffement et d'intoxication chimique. Une lampe à ongles UV de la marque Beautylus HH, disponible sur eBay, Rakuten et Amazon, pouvait provoquer des chocs électriques.

Ces 28 références ne représentent hélas que la partie émergée de l'iceberg. Des produits similaires circulent probablement encore sur d'autres places de marché. Les plateformes concernées doivent théoriquement alerter leurs clients ayant déjà acheté ces articles, mais la vigilance des consommateurs reste indispensable. D'où l'appel de la DGCCRF à utiliser l'outil SignalConso, pour lui signaler tout produit suspect.

Des jouets pour enfants aux appareils électroniques, les objets épinglés touchent tous les publics

La liste des produits rappelés n'est pas franchement rassurante, surtout quand on y trouve des articles destinés aux plus jeunes. Un jouet souple hippopotame de la marque Nemu Nemu Animals vendu présentait un risque d'étouffement. Même constat pour une spirale enfant fleur de Zara Home ou encore un petit lapin blanc et une baleine Petit Bateau : tous ont été retirés pour le même motif.

Les feutres Jumbo ultralavables de la marque Omy, pourtant destinés aux enfants, contenaient des petites pièces détachables dangereuses. Des sandales pour enfants Apoint cachaient également ce risque. Plus surprenant encore, une robe de princesse Frozen commercialisée sur Shein présentait un risque de brûlures. Les ballons de fête ne sont pas en reste, avec plusieurs références des marques Luobito et Fakindiy sur Amazon, qui contenaient des substances chimiques nocives.

Au-delà des jouets, c'est aussi tout un pan d'équipements du quotidien qui pose problème. On retrouve un appareil de chauffage à LED Easylife avec risque de choc électrique ; une semelle chauffante sans marque claire qui peut occasionner des brûlures, ou une fixation pour débroussailleuse de la marque Kimeo, qui représente un danger de coupures graves.

Voici le fameux appareil de chauffage à LED de la marque Easylife retiré de la vente. © Union européenne
Voici le fameux appareil de chauffage à LED de la marque Easylife retiré de la vente. © Union européenne

Prix cassés et normes bafouées, la DGCCRF alerte sur les dangers du shopping en ligne

Avec cette avalanche de produits non conformes, la DGCCRF martèle ses recommandations. Il faut d'abord se méfier des prix anormalement bas, qui souvent synonymes de contrefaçons ou d'articles de piètre qualité. Il faut aussi penser à vérifier systématiquement la présence du marquage « CE » sur les produits électriques, les jouets et le matériel de puériculture. Ce label certifie en théorie la conformité aux normes européennes de sécurité.

Pour limiter l'entrée de colis qui ne seraient pas conformes, le gouvernement français a d'ailleurs présenté fin avril un plan de régulation du e-commerce qui vise à multiplier les contrôles sur les colis venant de Chine notamment. La coopération européenne a été renforcée, les tests et analyses par la DGCCRF et les Douanes multipliés, et l'information des consommateurs sur les produits dangereux identifiés a été améliorée. Les autorités veulent clairement reprendre la main sur un secteur devenu incontrôlable.

Des colis Shein et Temu entassés à leur arrivée en France. © Gouvernement

Les outils de protection existent déjà. Le site rappel.conso.gouv.fr recense l'ensemble des alertes et rappels de produits dangereux ou non conformes mis sur le marché français. SignalConso permet de signaler directement un problème rencontré avec un produit et de tenter un règlement à l'amiable avec le vendeur. Dans la jungle du e-commerce transfrontalier, ces plateformes deviennent des alliées précieuses pour éviter les pièges et faire valoir ses droits de consommateur.