Meta, pris la main dans le sac ? L'entreprise est accusée d'avoir puisé dans des contenus pornographiques piratés pour muscler son intelligence artificielle. Une énième polémique qui expose, sans grande surprise, les coulisses peu reluisantes de la course à l’IA.

Meta doit se défendre face à des accusations explosives de téléchargements massifs de contenus pour adultes. © Meta
Meta doit se défendre face à des accusations explosives de téléchargements massifs de contenus pour adultes. © Meta

C’est un feuilleton dont on se lasserait presque : un géant de la technologie, des accusations embarrassantes et une défense qui peine à convaincre. Cette fois, c'est Meta qui est sur la sellette, et le sujet a de quoi faire rougir. Le titan des réseaux sociaux aurait utilisé des méthodes plus que douteuses pour nourrir ses modèles d’intelligence artificielle. Et quand on parle de nourriture, le menu semble avoir été particulièrement épicé.

Une défense qui frise le ridicule

Deux studios de films pour adultes, pas vraiment connus pour leur timidité, accusent Meta d’avoir allègrement téléchargé et partagé leurs créations via BitTorrent. L’objectif ? Entraîner ses précieuses intelligences artificielles, dont les fameux modèles Llama et Movie Gen. La plainte est précise, listant des milliers de fichiers et des adresses IP traçables jusqu’aux serveurs de l’entreprise, voire aux domiciles de certains employés.

Meta.AI
  • Intégration multiplateforme
  • Modèles open-source Llama 4
  • Fonctionnalités de génération d'images et vidéos

La défense de Meta ? Un classique du genre. Ces téléchargements n'auraient rien à voir avec l’entraînement des IA, mais relèveraient d'un « usage personnel » de certains salariés. Une explication qui laisse songeur, surtout quand on imagine la quantité de données en jeu. Difficile de croire à une simple soirée cinéma entre collègues.

Au-delà de l'anecdote salace, l'affaire révèle surtout la faim insatiable des modèles d’IA pour les données, quelles qu'elles soient. Pour atteindre la fameuse « superintelligence » promise par Mark Zuckerberg, tous les coups semblent permis, y compris piocher dans les zones grises du droit d’auteur. Le problème, c’est que cette opacité devient la norme dans une industrie qui prétend vouloir bâtir un avenir meilleur.

Les conséquences pourraient être amères. Si la justice donne raison aux studios, Meta pourrait non seulement payer une amende salée, mais aussi être contraint de « nettoyer » ses modèles. Une purge numérique qui reviendrait à faire oublier à son IA tout ce qu'elle a appris de manière illicite. Un retour à la case départ qui ferait mauvais genre dans la compétition effrénée que Meta et le reste des géants de la tech se livrent, tout particulièrement sur les embauches.

Source : Ars Technica