Le dossier Nexperia est encore loin d'être clos. Alors que le gouvernement hollandais en a pris le contrôle, la Chine ne veut pas se laisser faire.

Nexperia est au centre d'un conflit entre la Chine et les Pays-Bas © Shutterstock
Nexperia est au centre d'un conflit entre la Chine et les Pays-Bas © Shutterstock

Il y a une semaine, le gouvernement hollandais prenait une décision inédite en sortant du formol une vieille loi de 1952 lui permettant d'intervenir de manière exceptionnelle dans une entreprise, et l'appliquant pour la première fois sur le fabricant de semi-conducteurs Nexperia. Celui-ci est une entreprise rachetée par un groupe chinois en 2018, ce qui laissait augurer d'une réaction ultérieure venant de l'empire du Milieu. Et elle a bien eu lieu.

Nexperia Chine donne l'autorisation à ses salariés de désobéir au siège hollandais

Nexperia est aujourd'hui sous la supervision directe du gouvernement hollandais, qui peut bloquer comme il l'entend une décision stratégique ou bien le transfert de propriété actuelle. Cette décision n'a pas plu du tout en Chine, au point de créer une sorte de début de guerre civile.

La branche chinoise de Nexperia vient ainsi de communiquer auprès de ses salariés, pour les autoriser à ne pas obéir aux ordres venant du siège de l'entreprise, aux Pas-Bas. Plus exactement, selon le communiqué publié sur WeChat, ils ont le droit de ne pas obéir à une instruction venant du siège qui n'aurait pas été approuvée par le représentant légal de la branche chinoise.

© CARLOS DE SOUZA / Unsplash
© CARLOS DE SOUZA / Unsplash

« Aucune force extérieure » ne viendra compromettre le fonctionnement de l'entreprise

« Un tel refus ne sera pas considéré comme une faute professionnelle ou une violation des obligations contractuelles » a-t-il ainsi été précisé. Nexperia Chine a tenu à rassurer ses employés, leur indiquant que leurs activités et que le versement de leur salaire n'étaient pas affectés par le conflit actuel.

« Le conseil d'administration et la direction sont pleinement engagés à maintenir la continuité des opérations de l'entreprise et veilleront à ce qu'aucune force extérieure ne vienne compromettre son fonctionnement ou léser les intérêts des employés » a aussi fait valoir Nexperia Chine, dans une allusion claire à l'intrusion du gouvernement hollandais dans les affaires de la société.

À noter que ce bras de fer ne concerne pas que les deux nations. L'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) a récemment annoncé que s'il venait à durer, la filière automobile européenne pourrait subir des disruptions. Un atout dans la manche de la partie chinoise ?

Source : Bousorama