SV3 est un radar d'un nouveau genre, qui vient de débarquer en Europe. Capable de détecter les dépassements interdits, grâce à une bonne dose d'intelligence artificielle, il est opérationnel depuis le mois d'août en Italie.

Voici le fameux radar SV3 © Calabria Inchieste
Voici le fameux radar SV3 © Calabria Inchieste

Il existe un radar qui ne se contente pas de mesurer votre vitesse ou de voir si votre ceinture est bien attachée, mais qui observe aussi vos trajectoires. C'est en effet une réalité chez nos voisins italiens, avec le sorpassometro, ou SV3, un système qui combine capteurs enterrés et caméras ultra-rapides. Son objectif est de coincer les automobilistes et motards qui franchissent les lignes continues pour doubler. Après des années de développement, il est entré en action cet été sur les routes transalpines les plus accidentogènes.

Un radar qui voit ce que les autres ignorent

Contrairement aux radars traditionnels qui se focalisent uniquement sur la vitesse, le SV3 surveille vos mouvements latéraux. Son secret, ce sont ses capteurs électromagnétiques discrets, enfouis directement dans le bitume au niveau des lignes blanches continues. Dès qu'une voiture ou une moto empiète sur la voie d'en face dans une zone interdite, ces détecteurs réagissent instantanément et déclenchent le système de surveillance.

La suite va vous étonner. Des caméras haute définition se mettent en marche et capturent jusqu'à dix-sept clichés par seconde pendant quinze secondes d'affilée. Cette rafale d'images filme bien plus que le simple moment du dépassement, puisqu'on y voit le véhicule avant, pendant et après l'infraction, ainsi que tous les panneaux de signalisation environnants. Autant dire qu'invoquer un angle mort ou une mauvaise visibilité devient mission impossible.

Mais ce n'est pas tout. Une intelligence artificielle analyse ensuite chaque séquence pour vérifier qu'il s'agit bien d'une infraction caractérisée. Le logiciel génère automatiquement un rapport complet avant de l'envoyer aux forces de l'ordre pour validation humaine finale. La technologie représente un bond en avant considérable par rapport aux versions SV1 et SV2 qui équipent déjà certaines routes italiennes depuis vingt ans, mais avec des capacités bien plus limitées.

Du premier test calabrais à une possible expansion européenne

C'est le 4 août 2025 qu'a été installé le tout premier radar SV3 opérationnel, à Acquappesa, un petit village de Calabre situé dans le sud de l'Italie. L'emplacement choisi, sur la route nationale SS18, est un axe routier sinueux qui longe la côte. Cette portion de route est malheureusement connue pour ses accidents graves, souvent causés par des dépassements dangereux.

Le ministère italien des Infrastructures et des Transports avait validé ce dispositif par décret dès décembre 2024, mais sous conditions strictes. Par exemple, il n'est pas question d'installer ces radars n'importe où, mais uniquement sur les routes limitées à 90 km/h maximum, et exclusivement dans les zones réellement dangereuses comme les virages sans visibilité, les sections montagneuses ou les lignes droites trompeuses. Précision importante, le système ne peut surveiller qu'une seule voie par sens de circulation à la fois.

Sur le volet des sanctions, l'Italie ne plaisante pas. Une ligne continue franchie vous coûtera entre 42 euros en ville et jusqu'à 345 euros sur route ouverte, avec un retrait de points au permis en prime. À titre de comparaison, en France, la même infraction représente 135 euros et un retrait de trois points. L'arsenal législatif italien mise clairement sur la dissuasion.

L'expérience calabraise n'est en tout cas qu'un début. D'autres implantations sont programmées, notamment pour surveiller spécifiquement les poids lourds. Si les résultats confirment l'efficacité du système, l'Italie pourrait multiplier ces installations sur l'ensemble de son territoire, puis les exporter vers ses voisins européens, dont la France, comme elle l'a déjà fait avec d'autres technologies routières.

Sources : Caradisiac, Neozone