Avec l'émergence de l'intelligence artificielle (IA) générative, c'est toute une nouvelle gamme de jouets qui voit aussi le jour. Et si pour l'heure, l'Europe est plutôt épargnée, cela devrait bientôt évoluer.

Aujourd'hui, les jouets IA sont surtout populaires en Chine, marché propice à ce type de produits. Car le pays dispose depuis longtemps d'un écosystème favorable aux gadgets éducatifs pour enfants, soutenu par une industrie technologique ultra-réactive et une culture parentale axée sur la performance scolaire. Mais tout porte à croire que cette filière s'apprête à s'étendre au-delà des frontières de l'Empire du Milieu.
Des jouets alimentés par les LLM
Il y en a pour tous les goûts. Certains exemplaires comme BubblePal permettent de transformer n'importe quelle peluche en compagnon interactif grâce à un petit boîtier clipsable. D'autres, à l'instar de FoloToy, misent sur l'émotion et la personnalisation, en permettant aux parents d'entraîner la peluche à parler avec leur propre voix.
Ces objets, souvent couplés à une application mobile, exploitent des modèles de langage (LLM) développés en Chine, comme ceux de DeepSeek, pour générer des dialogues et des jeux de rôle adaptés aux enfants. Ils se veulent ludiques, éducatifs et surtout, sans écran.
Et si le succès est déjà au rendez-vous sur le marché local, les premières percées à l'international laissent entrevoir un potentiel bien plus large. BubblePal est désormais vendu aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, tandis que FoloToy a déjà conquis plus de dix pays dont l'Allemagne et le Brésil. Mais c'est surtout le partenariat entre le géant Mattel et OpenAI qui suggère l'arrivée de produits à une échelle encore plus importante : des nouveaux jouets, notamment une Barbie dopée à l'IA, devraient être annoncés plus tard dans l'année.

Des défis majeurs
Une nouvelle tendance qui devrait avoir un impact colossal sur l'industrie. Ces objets connectés reposent sur une combinaison complexe de composants, poussant les fabricants de jouets à travailler main dans la main avec des acteurs de l'IA, des données et de la tech embarquée. C'est une opportunité en or pour explorer un nouveau marché à la croisée de l'éducation, du jeu et de l'innovation.
Mais l'expérience utilisateur, elle, reste encore perfectible. De nombreux parents rapportent des interactions pas assez naturelles, en plus de fonctionnalités encore imprécises.
Plus considérable encore, la question des données collectées et des garde-fous sera au cœur du débat, d'autant plus dans le paysage réglementaire européen. Sans oublier le coût : à près de euros l'unité, ces jouets restent, pour l'heure, hors de portée de nombreuses familles. Malgré tout, beaucoup parient déjà sur une adoption massive une fois les technologies mieux rodées et les prix plus accessibles.
Source : MIT Technology Review