Volkswagen informe ses clients que leurs airbags Takata défectueux doivent être remplacés. Sauf que le rappel officiel n'interviendra qu'en 2026, ce qui laisse les automobilistes dans l'incertitude totale, et sans voix.

Les airbags Takata défectueux créent encore des problèmes chez Volkswagen et ses clients © Roman Vyshnikov / Shutterstock.com
Les airbags Takata défectueux créent encore des problèmes chez Volkswagen et ses clients © Roman Vyshnikov / Shutterstock.com

Le feuilleton des airbags Takata est en train de prendre un nouveau tournant pour les propriétaires de véhicules Volkswagen. Cet été, ils sont des milliers à avoir reçu une lettre les informant que leur coussin gonflable peut provoquer des blessures graves, voire mortelles. Mais ce qui provoque la grogne chez les automobilistes aujourd'hui, c'est qu'ils devront patienter jusqu'au deuxième trimestre 2026 pour obtenir un véritable rappel et faire remplacer gratuitement l'équipement défaillant.

Des courriers d'alerte qui sèment la panique chez les automobilistes Volkswagen équipés d'airbags Takata

L'UFC-Que Choisir, submergée de témoignages inquiets, rapporte l'histoire édifiante de François et sa Volkswagen Up!. Cet été, il a reçu un courrier lui expliquant que son coussin gonflable Takata peut « devenir défectueux avec le temps » et provoquer « des blessures graves et potentiellement mortelles ». De quoi lui donner la boule au ventre, d'autant plus qu'il existe un risque de projection de fragments métalliques dans l'habitacle lors du déploiement de l'airbag. Charmant.

Le vrai coup de massue arrive avec la suite. Malgré la gravité du risque, le véhicule de François est « actuellement planifié pour la réalisation du rappel » qu'au deuxième trimestre 2026. Volkswagen promet bien une intervention gratuite, mais il devra d'abord recevoir un second courrier de « rappel officiel » pour décrocher un rendez-vous. En attendant ? Roulez et risque le pire, tout simplement.

Les nouveaux arrêtés ministériels des 29 juillet et 5 septembre 2025 imposent cette double communication. Les gens sont donc informés du danger mortel, mais on leur demande de patienter sagement. François a bien tenté de joindre Volkswagen le 29 août dernier, puisqu'une réponse était promise sous 72 heures. Il attend toujours. Après trois relances, dont la dernière le 15 septembre, il doit rester zen jusqu'en 2026.

© Jakub Snabl / Shutterstock
© Jakub Snabl / Shutterstock

Volkswagen justifie ses délais en présentant des éléments scientifiques

Le gouvernement a établi trois catégories d'airbags Takata selon leur composition chimique. Deux d'entre elles posent problème à court terme. Il s'agit des airbags NADI (ceux dotés d'un gonfleur sans azide), et ceux appelés PSAN sans dessiccant. Le troisième type, les PSAN avec dessiccant, contient une substance qui absorbe l'humidité et ralentit la dégradation. Ces airbags présentent donc des risques moins immédiats selon les autorités.

Volkswagen, qui a équipé certains modèles de ces airbags entre 2004 et 2018, mène depuis 2016 un programme poussé d'analyse des risques. Le constructeur évalue la durée de vie « sûre » restante selon les zones climatiques, car chaleur et humidité accélèrent le vieillissement. Les rappels s'échelonnent donc selon ces études. C'est peut-être scientifique, mais totalement opaque pour François qui veut juste savoir s'il risque sa vie au volant.

La réglementation de juillet et septembre 2025 va jusqu'à interdire de conduire certains véhicules jugés à risque immédiat. Cette mesure drastique dite « stop-drive » vise d'abord la Corse et les DOM-TOM, où la chaleur et l'humidité dégradent plus rapidement les airbags. En métropole, elle concerne les véhicules mis en circulation avant le 31 décembre 2011, équipés d'airbags NADI ou PSAN sans dessiccant. Pour les autres propriétaires, l'incertitude demeure.