La fibre optique, un secteur forcément en pleine expansion, nécessite des milliers de techniciens partout en France. Certains ont décidé de se confier sur ce métier paradoxal, qui attire pour plus d'une raison.

Dans la Manche, le déploiement de la fibre optique bat son plan. Derrière chaque installation se cachent des techniciens spécialisés, qui sillonnent le territoire pour raccorder les foyers à la technologie. Hedi Azaza et son employé Maxence livrent les secrets de ce métier aux multiples facettes. Malgré certaines difficultés, ils vantent leur autonomie et le côté porteur de la profession.
Le quotidien des techniciens fibre optique rythmé par les interventions
Hedi Azaza dirige Optique System depuis huit ans, une entreprise sous-traitante qui travaille pour les grands opérateurs, comme il le confie à nos confrères de La Presse de la Manche. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas Orange, Bouygues Telecom ou SFR qui interviennent directement, mais des sociétés spécialisées comme Sogetrel, qui redistribuent ensuite les missions. Une organisation indispensable aujourd'hui pour assurer la bonne couverture du territoire.
Maxence, 26 ans, cumule déjà trois années d'expérience au sein de cette équipe de trois salariés. Il enchaîne trois à quatre interventions quotidiennes en solo. En binôme, ce rythme peut grimper jusqu'à six ou sept missions par jour, sous l'œil vigilant de Dorian, contrôleur qualité de Sogetrel. Chaque soir, les techniciens reçoivent leur planning d'interventions depuis une application mobile, avec toutes les coordonnées nécessaires. Les missions varient alors du raccordement au dépannage, en passant par le travail en immeuble, et qui peut parfois être aérien ou souterrain.
Le processus d'installation nécessite tout un protocole rigoureux, que Maxence détaille étape par étape. « En arrivant, on observe comment c'est fait. Ensuite, on tire un câble d'un point A à un point B, on le raccorde et on crée la continuité jusqu'à la box du client », explique-t-il. La prise optique se greffe sur l'ancienne installation télécom, sans altérer le réseau cuivre existant qui lui reste fonctionnel.
Des perspectives d'emploi prometteuses dans un secteur porteur
La soudure de fibre est l'étape la plus technique d'une intervention. L'opération, délicate, demande une grande précision compte tenu de la fragilité du matériau. « C'est aussi fin qu'un cheveu et c'est du verre. On utilise un arc électrique pour réaliser la soudure. C'est automatisé, mais il faut préparer les fils avec soin », détaille Hedi Azaza, l'expérimenté patron de 49 ans.
Si des formations existent, notamment au centre de Mortain-Bocage, Maxence a privilégié l'apprentissage sur le terrain. Le métier exige selon lui un certain courage et une capacité de résistance aux intempéries, mais aussi des qualités manuelles précises. « Quand on perce, il faut aussi savoir reboucher. On intervient chez les clients, le rendu doit être propre », insiste le technicien. Les équipements de protection restent d'ailleurs indispensables pour travailler en hauteur ou manipuler les charges.
Le secteur affiche en tout cas une santé économique encourageante. Côté rémunération, les techniciens fibre touchent entre 1 802 et 2 199 euros bruts mensuels selon leur expérience. Les professionnels semblent apprécier leur autonomie et leur liberté d'organisation, auxquelles on peut ajouter le bon accueil que les consommateurs leur réservent une fois sur place.
« On gère notre emploi du temps. Si on veut sauter la pause déjeuner, on finit plus tôt, c'est agréable », témoigne Hedi. Les entreprises manchoises, à l'image d'Optique System, disent rechercher activement de nouveaux candidats pour accompagner l'expansion continue du secteur.
Source : La Presse de la Manche