La Pologne accuse Netflix d'avoir augmenté ses tarifs sans avoir obtenu de consentement explicite des abonnés. Le géant du streaming risque une amende colossale et devra peut-être rembourser ses clients.

La Pologne ne plaisante pas avec les droits des consommateurs et Netflix pourrait l'apprendre à ses dépens. Le régulateur polonais, l'UOKiK, vient de lancer une procédure administrative contre la plateforme américaine, qu'elle accuse d'avoir modifié unilatéralement ses tarifs en août dernier. Une pratique qui pourrait coûter très cher au géant du streaming, avec une amende potentielle jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires.
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Netflix joue avec le feu avec la méthode du « qui ne dit mot consent », qui ne passe pas
Le scénario sent le déjà-vu pour beaucoup d'abonnés. En août 2024, Netflix a décidé d'augmenter certains abonnements mensuels en Pologne, comme dernièrement en France d'ailleurs, en envoyant une simple notification à ses utilisateurs. Le problème, c'est que la plateforme a considéré que l'absence de réponse valait acceptation. Une pratique qui fait aujourd'hui bondir le régulateur polonais, comme l'explique Reuters.
« Le prix du service, comme toute clause contractuelle, ne devrait pas être modifié unilatéralement, sans le consentement explicite et éclairé de l'utilisateur », martèle Tomasz Chrostny, président de l'UOKiK. En clair : informer ne suffit pas, il faut obtenir un vrai « oui » des abonnés avant de piocher davantage dans leur portefeuille.
En réponse à ces accusations, Netflix se veut rassurant mais reste prudent. « Le confort et une communication transparente avec les consommateurs sont cruciaux pour nous », déclare le service presse de la plateforme, qui promet de « travailler étroitement avec l'UOKiK » pour trouver une solution favorable aux abonnés polonais. Entre les lignes, on sent quand même pointer une certaine inquiétude.
Une amende jusqu'à 10% du chiffre d'affaires et le spectre d'Amazon
Si l'UOKiK confirme ses griefs, Netflix pourrait passer à la caisse de manière spectaculaire. L'amende peut grimper jusqu'à 10% du chiffre d'affaires pour chaque clause jugée illégale. Faites le calcul : on parle potentiellement de milliards d'euros. Cerise sur le gâteau, gâteau plutôt amer pour le coup, la plateforme devrait aussi rembourser les sommes prélevées indûment.
Netflix n'est pas le premier géant tech à se faire taper sur les doigts en Pologne. Plus tôt cette année, Amazon a dû revoir sa copie pour Prime et Prime Video après une intervention similaire du régulateur. Message reçu cinq sur cinq, puisque l'entreprise de Jeff Bezos a modifié ses conditions générales sans faire d'histoires.
On assiste ici à une sorte de clash culturel entre les pratiques des plateformes américaines et le droit européen des consommateurs. Là où Netflix applique ses méthodes californiennes uniformément, l'Europe rappelle que chaque pays a ses règles du jeu. Et en Pologne, on ne plaisante visiblement pas avec la protection des consommateurs.