Europol a publié un guide pratique, vendredi, destiné à combattre les biais algorithmiques dans les enquêtes policières. Les forces de l'ordre européennes ont désormais leur feuille de route anti-discrimination.

L'intelligence artificielle transforme le travail policier, mais attention aux dérives. Europol vient de publier ce vendredi 27 juin un rapport détaillé sur les risques de discrimination algorithmique dans les enquêtes. L'organisation européenne propose des solutions concrètes pour éviter que les algorithmes ne reproduisent nos préjugés humains. L'objectif : fournir aux forces de l'ordre du Vieux continent des méthodes concrètes permettant un déploiement responsable de l'IA.
Les algorithmes amplifient la discrimination dans les enquêtes
Les promesses de l'IA dans les forces de l'ordre semblent nombreuses, pour ne pas dire infinies. Citons par exemple l'analyse de données massives, l'automatisation des tâches répétitives, ou encore l'aide à la décision. Mais cette évolution technologique cache un piège sournois. Les algorithmes peuvent hélas reproduire et amplifier nos préjugés les plus tenaces.
Dans son rapport, Europol ne mâche pas ses mots. Pour l'institution, ces biais peuvent compromettre l'équité des enquêtes et éroder la confiance du public. Pire encore, ils risquent de violer les droits fondamentaux des citoyens. L'organisation européenne insiste donc sur la nécessité d'un déploiement « responsable » de ces technologies.
Il faut savoir que l'enjeu dépasse largement la simple efficacité opérationnelle. Il s'agit ici de préserver l'essence même de la justice, c'est-à-dire son impartialité. Car sans garde-fous appropriés, l'IA risque de transformer nos forces de l'ordre en usines à préjugés 2.0.
Europol veut imposer la traçabilité et des tests pour une IA équitable
Europol ne se contente pas de pointer les problèmes dans son rapport, l'organisation propose aussi une méthode en plusieurs étapes. Le premier impératif, selon elle, est de documenter scrupuleusement chaque phase du développement des systèmes d'IA. L'institution imagine qu'une traçabilité permettra d'identifier rapidement les sources potentielles de discrimination et d'assurer une véritable responsabilité des décideurs.
La formation constitue le deuxième pilier de cette stratégie. Tous les agents qui utilisent des outils d'IA devront comprendre les limites de ces technologies. L'objectif est d'éviter que l'humain ne devienne un simple validateur aveugle des décisions algorithmiques.
Enfin, Europol prône une approche d'amélioration continue avec des tests réguliers et une réévaluation constante des modèles. L'organisation recommande également de standardiser les métriques d'équité à travers toutes les forces de l'ordre européennes. Une harmonisation nécessaire, pour garantir des pratiques cohérentes à l'échelle du continent.