Et si l'on profitait de l'intelligence artificielle (IA) pour travailler… moins ? C'est l'idée de Bernie Sanders, sénateur démocrate de l'État du Vermont. Et si elle semble très attrayante, elle relève, dans le contexte actuel, d'une utopie. Hélas…

- Bernie Sanders propose d'utiliser l'IA pour réduire la semaine de travail à 32 heures, améliorant ainsi le bien-être des employés.
- Des entreprises comme Kickstarter expérimentent déjà la semaine de 4 jours, avec des résultats financiers stables et positifs.
- Cependant, les dirigeants tech voient l'IA comme un moyen d'augmenter la productivité, risquant de réduire les effectifs.
C'est la grande promesse des entreprises qui proposent des services basés sur l'IA : en adoptant la technologie, les sociétés verront leurs capacités productives augmenter drastiquement, permettant aux employés de se concentrer sur d'autres tâches.
Une récente étude publiée par Google a même établi que l'IA générative pourrait accroître la productivité des salariés de l'ordre de 122 heures de travail par an. Un chiffre qui pourrait encore grimper avec l'essor des agents IA, capables d'opérer de manière quasi autonome. Alors, pourquoi ne pas mettre cette avancée au profit du bien-être des travailleurs ?
Une concept qui gagne du terrain
Invité au célèbre podcast de Seth Rogan, Bernie Sanders a étayé cette notion : « La technologie va nous améliorer, et pas seulement pour les personnes qui la possèdent la technologie et les P.-D.G. Vous êtes un travailleur, votre productivité augmente parce que nous vous donnons l'IA, n'est-ce pas ? Au lieu de vous jeter à la rue, je vais réduire votre semaine de travail à 32 heures », suggère-t-il.
« Mettons la technologie au service des travailleurs. Cela signifie qu'il faut leur donner plus de temps pour leur famille, leurs amis, leur éducation, tout ce qu'ils veulent faire. Vous n'avez plus besoin de travailler 40 heures par semaine », poursuit-il. Une pensée qui ne sort pas de nulle part : l'année dernière, le sénateur a présenté un projet de loi visant à imposer une semaine de travail de 32 heures, soit 4 jours par semaine.
Ce concept gagne d'ailleurs du terrain, avec des entreprises comme Kickstarter qui l'appliquent. Car les résultats sont plutôt positifs : il y a trois ans, 61 entreprises britanniques ont expérimenté la semaine de travail de 4 jours ; sur les 23 ayant ont partagé leurs données financières, le chiffre d'affaires entre le début et la fin de l'essai est resté à peu près le même, augmentant d'1,4 % en moyenne.

Est-ce vraiment réalisable ?
Malheureusement, il semblerait que les grands dirigeants de la tech ne le voient pas de cette manière. L'IA est surtout perçue comme un outil pour en faire beaucoup plus, plutôt qu'un outil permettant de maintenir le même rythme tout en facilitant le quotidien des travailleurs.
Et, si la technologie atteint des niveaux de compétences démesurés, il est sûr que beaucoup n'hésiteront pas à tout bonnement réduire leurs effectifs pour se délester de la charge salariale, comme cela a déjà été mis en place dans certaines entreprises. Mais, c'est malgré tout beau de rêver, non ?
30 décembre 2024 à 11h18
Sources : TechCrunch, Business Insider