C'est une décision qui ne va certainement pas plaire à tout le monde. Une juge fédérale américaine a confirmé qu'OpenAI devait conserver indéfiniment toutes les conversations de ChatGPT… Même celles supposément supprimées.

OpenAI a été ordonnée de garder toutes les conversations de ses utilisateurs avec ChatGPT. ©aileenchik / Shutterstock
OpenAI a été ordonnée de garder toutes les conversations de ses utilisateurs avec ChatGPT. ©aileenchik / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Une juge fédérale a ordonné à OpenAI de conserver toutes les conversations de ChatGPT, même celles supprimées.
  • Cette décision découle d'un procès avec le New York Times sur l'utilisation de contenus protégés par OpenAI.
  • Aidan Hunt, un utilisateur d'OpenAI, conteste cette mesure, invoquant une atteinte à la vie privée et une surveillance de masse potentielle.

Cette affaire s'inscrit dans le cadre du procès qui oppose OpenAI au New York Times, portant sur l'entraînement des modèles de la start-up sur des contenus protégés par le droit d'auteur. Le média a explicitement demandé à ce que l'entreprise soit forcée à garder l'entièreté des sorties de son chatbot, ChatGPT, afin de repérer d’éventuelles reproductions illicites d’articles. Aidan Hunt, un utilisateur de la plateforme, s'y est opposé devant la justice.

Une « surveillance de masse »

Il a ainsi exigé l’annulation ou la modification de l'ordonnance imposant à OpenAI de conserver l’ensemble de ces conversations, en réclamant spécifiquement l’exclusion des échanges privés ou sensibles comme ceux qui abordent des sujets médicaux ou juridiques. Selon lui, le fait qu'une entreprise détienne ce type de contenu viole son droit à la vie privée, d’autant plus qu’aucune notification préalable ne lui avait été adressée.

Dans sa requête, Hunt assimile la mesure à une forme de surveillance de masse, inédite dans le cadre d’une procédure civile. Une atteinte potentiellement anticonstitutionnelle, a-t-il fait savoir, dans un contexte où le droit à la confidentialité autour de l’usage de l'IA reste encore juridiquement flou. Mais la justice ne s'est pas rangée de son côté.

Le logo de ChatGPT. ©Azulblue / Shutterstock
Le logo de ChatGPT. ©Azulblue / Shutterstock

Une décision qui vise à faire respecter les règles du droit, selon la juge

La juge Ona Wang estime que son ordonnance ne porte que sur la conservation des données, et non sur leur divulgation. De même, elle souligne qu’il est courant, dans le cadre d’une procédure judiciaire, de demander à une entreprise de préserver certains documents ou contenus numériques à titre de preuve, même si cela peut susciter des craintes légitimes chez les utilisateurs concernés.

Quant aux allégations de surveillance, la magistrate les a tout bonnement balayées de la main en rappelant que sa décision s’inscrit dans un cadre strictement juridique et temporaire, destiné à permettre la tenue du procès opposant OpenAI au New York Times. Son objectif, argue-t-elle, est de simplement faire respecter les règles du droit dans un litige bien délimité.

Alors que les chatbots sont toujours plus utilisés, parfois même pour des requêtes sensibles ou intimes, nul doute que cette thématique reviendra sur la table…. Que deviennent réellement nos échanges avec l’intelligence artificielle ?

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