Publicités interactives... suivez mon regard!

Levée de boucliers contre l'oculométrie. Cinq associations (Résistance à l'agression publicitaire, Souriez vous êtes filmés, Big brother awards, Robin des toits et Le Publiphobe) viennent de déposer un référé devant le tribunal de grande instance de Paris, pour « violation de la législation sur la vidéosurveillance » à l'encontre de Métrobus, la régie publicitaire de la RATP. La première audience devrait avoir lieu le 1er avril prochain.

En cause, les quatre écrans publicitaires (NumériFlash) qui « mesurent le nombre de passages devant l'écran et le temps d'exposition au message » testés à la station RER Charles de Gaulle - Étoile, à Paris. En forme de téléphone portable, ces panneaux haute définition de 70 pouces, à l'instar du TwittyWall et CityWall, présagent de la nouvelle génération d'écrans interactifs. À la fin de l'année, 1200 autres devraient être installés en Île-de-France. Un plan qui déplait fortement, comme l'illustrent les dégradations successives récemment perpétrées sur ces écrans.

Équipés de capteurs, ces panneaux analysent la position des visages afin de déterminer où se dirige le regard des passants. La RATP a pourtant tenté de faire cesser la polémique, affirmant notamment que les capteurs ne peuvent distinguer que des formes, et non identifier quelqu'un. La régie ajoute que pour recevoir des publicités sur son portable, l'utilisateur devra les demander en collant son téléphone au panneau. Reste que pour les opposants au projet, si un écran de ce type devient capable d'extraire des données personnelles, les annonceurs pourraient connaître l'adresse, l'âge ou les trajets de leurs clients potentiels. Une consultation publique sera-t-elle nécessaire, comme le demande le Conseil de Paris?

Metrobus verserait annuellement à la RATP l'équivalent du prix de 20 rames de métro ou de 300 bus et représenterait 5% du prix du transport payé par le voyageur.