Voici le premier poisson pas né, mais cultivé en laboratoire

Robin Lamorlette
Publié le 04 mai 2023 à 13h00
© Amir Cohen / Reuters
© Amir Cohen / Reuters

Du poisson pas né mais imprimé bientôt dans nos assiettes ? C'est le projet d'une société israélienne spécialisée dans la tech culinaire.

Après le bœuf, le poulet et même les desserts cultivés en laboratoire, au tour donc du poisson d'attirer l'attention des scientifiques et de passer par la case impression 3D.

Du poisson fraîchement imprimé

Alors que l'impact environnemental de l'élevage des animaux de tous bords soulève de sérieuses inquiétudes, plusieurs scientifiques ont réfléchi à une solution moins invasive, à base notamment de cellules cultivées en laboratoire. Le dernier exemple en date, qui s'intéresse pour la première fois au poisson, a vu le jour du côté d'Israël.

© Amir Cohen / Reuters
© Amir Cohen / Reuters

La société Steakholder Foods a en effet signé un partenariat avec Umami Meats, une société basée à Singapour, pour créer des filets de poisson sans avoir à puiser dans des réserves locales qui sont dans un état alarmant. Les deux groupes ont donc travaillé de concert pour parvenir à cet objectif.

Umami Meats fournit ainsi les cellules développées en laboratoire à partir de muscle et de graisse. Steakholder Foods se charge ensuite d'intégrer ces cellules dans une « encre biologique », utilisée dans une imprimante 3D spécialement conçue à cette fin, pour créer lesdits filets de poisson.

Bientôt dans nos assiettes ?

Si l'expérience s'est globalement couronnée de succès, Umami Meats n'escompte pas vendre ces filets cultivés en laboratoire à des restaurants singapouriens avant l'année prochaine. Elle espère toutefois que, si les législateurs se montrent favorables, ces filets pourront également circuler dans d'autres pays comme les États-Unis ou le Japon.

Les équipes de scientifiques travaillant sur le projet doivent en effet trouver un moyen de développer ces cellules en grande quantité. Pour l'heure, leur culture en laboratoire est beaucoup trop chère, et les filets de poisson imprimés en 3D sont donc un agglomérat de cellules animales et végétales.

Le problème étant que les scientifiques de Steakholder Foods et Umami Meats sont les premiers à s'être sérieusement penchés sur cette problématique vis-à-vis des poissons. Ils espèrent qu'au fil du temps, d'autres solutions commenceront à germer, pour entraîner une hausse de la demande et donc des coûts liés au développement de ces produits.

« Nous voulons que les consommateurs disposent d'un choix basé sur le goût du produit et ce qu'il peut faire pour la planète. Et nous voulons supprimer le prix de l'équation », a indiqué Mihir Pershad, directeur général d'Umami Meats. Reste donc à voir si la population est prête à mordre à l'hameçon de poissons pas nés, issus de l'impression 3D.

Source : Reuters

Par Robin Lamorlette

Fan absolu de tech, de films/séries, d'heroic-fantasy/SF et de jeux vidéos type RPG, FPS et hack&slash qui se shoote à coups de lore sur Star Wars, The Witcher, Cyberpunk, Game of Thrones et Donjons & Dragons/Baldur's Gate 3.

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Commentaires (10)
BossRreynolds

Chouette Une impression gourmande cette année. Et pour la cuisson four ou micro ondes ?

Bretwa

OMG ça fait vraiment distopique

e_garfield

Quand c’est bien, faut le dire aussi, bel article.
Un titre drôle comme ça, ça me donne plus envie qu’un titre plein de « surprise » :slight_smile:

Mais sur le fond… ça fait pas envie quand même

fredolabecane

Poisson pas né, j’adore ! :slight_smile: :slight_smile:

bizbiz

J’ai plus faim :smirk: !
A quand le carré d’agneau sous forme de graine ? J’ai encore une petite parcelle de libre dans mon jardin, entre les tomates et le melons.

De toute façon j’aime pas le poisson :grin: .

inconnu_de_passage

Après plus de 30 ans* de blagues façon carambar sur les poissons panés pas nés, la science l’a enfin fait !

C’est dommage, à 1 mois près ils auraient pu faire un bon buzz avec le 1er avril.

* : je suis juste trentenaire, mais mes ainés me diront sûrement qu’il faut remonter plus loin pour l’origine de la blague

trollkien

#jaivomi

inconnu_de_passage

Je pense que le public a viser en priorité, c’est le bobo un peu aisé qui veut se donner une bonne conscience écologique mais qui n’est pas assez motivé pour faire des vrais efforts.

Je pense que pour 50% plus cher que la chair de l’animal équivalent, avec un bon marketing qui vante le bien être animal et les bénéfices en termes de pollution, ça peut trouver un public.

Après je suis curieux du point de vue végan là dessus : au final on est pas loin de l’homéopathie et il reste aucune trace de l’animal d’origine dans le produit final, et surtout il n’y a aucun système nerveux qui pourrait avoir des émotions et de la souffrance (donc c’est mieux que les plantes !), donc au bout de combien de générations de clonage ça devient acceptable d’en manger ?

Sodium

Oui, comme pas grand-monde n’était prêt à payer $500 000 (avant inflation) pour un ordinateur en 1945…

Yorgmald

Leur truc pseudo sauveur qui reste lui aussi avec un problème : la production.
Bah oui, pour faire ces machins là il faut bien une matière premiere et donc une production derrière qui consomme nos resources aussi et crée aussi une souffrance déportée sur un autre organisme vivant.