Critique Moonfall : destruction et des astres

10 février 2022 à 16h00
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© Metropolitan FilmExport
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Amateurs de destruction massive, réjouissez-vous ! Le réalisateur d'Independance Day revient pulvériser notre bonne vieille planète avec Moonfall, son dernier film catastrophe en date.

Moonfall
  • Vous souhaitez vous détendre devant un film pop-corn
  • Laisser votre cerveau à l'entrée ne vous fait pas peur
  • Voir le monde pulvérisé vous rend joyeux
  • Vous ne supportez pas les films débiles
  • Le patriotisme 'ricain vous file des boutons
  • La nostalgie des 90's, c'est très peu pour vous

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique du film :

Fiche technique Moonfall

Résumé

Informations

Titre original
Moonfall
Date de sortie
9 février 2022
Durée du film
2H10
Réalisateur
Roland Emmerich
Société(s) de production
Centropolis Entertainment, H. Brothers et Street Entertainment
Genre cinématographique
Science-Fiction, Action
Classification
Tous publics

L'art délicat de la destruction

La Terre est menacée par la chute de la Lune, déviée de son orbite par une force mystérieuse. Alors que tout semble perdu et que le monde attend son extinction, deux anciens astronautes vont tenter le tout pour le tout pour sauver l'Humanité.

Roland Emmerich est de retour et il n'a pas changé. Le réalisateur, responsable des méga-cartons Independance Day, Le Jour d'Après ou encore 2012 n'a décidément rien perdu de sa délicatesse et le prouve une nouvelle fois avec Moonfall, son dernier panzer taillé pour les écrans géants des salles de cinéma.

Le début du métrage se déroule sans encombre, avec un flashback situé dans l'espace qui nous présente les deux personnages principaux, interprétés par Halle Berry et Patrick Wilson, au cœur d'une mission spatiale qui va évidemment mal tourner.

En quelques minutes seulement la menace est posée et cette première scène d'action, si elle n'oublie pas de piquer quelques plans à Gravity au passage, est suffisamment efficace pour nous mettre rapidement dans l'ambiance.

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Le film fait ensuite un bond de 10 ans dans le futur et prend littéralement une heure pour mettre en place une intrigue qui n'en demandait pas tant. Moonfall présente au passage les innombrables personnages secondaires, qui devront trouver une solution pour empêcher la Lune de s'effondrer sur la planète ou simplement échapper aux inondations et autres catastrophes climatiques causées par l'approche de la Lune.

C'est long, d'autant que les différents protagonistes ne sortent jamais des bons vieux clichés hollywoodiens que l'on pensait pourtant disparus depuis une bonne quinzaine d'années. On retrouve en effet le fils rebelle au bon cœur, un enfant innocent, sa courageuse baby-sitter, le beau-père rigolo, le nerd à lunettes et le militaire droit dans ses rangers… tout y est.

L'intelligence en apesanteur

Malgré tout Roland Emmerich a du métier et, comme dans ses précédentes réalisations, un montage dynamique nous fait passer de scène en scène et de lieux en lieux avec une fluidité assez exemplaire, tout en donnant toutes les informations indispensables pour comprendre les enjeux, les motivations de chacun et les moyens de sauver la Terre.

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Attention toutefois, Moonfall demande une sévère ouverture d'esprit pour passer outre ses incohérences grossières et son abyssale ineptie. Roland Emmerich n'a jamais cherché à approcher une certaine réalité scientifique dans ses films. Avec Moonfall, le metteur en scène se surpasse en faisant un joyeux bras d'honneur aux lois de la physique et à la logique.

Oui il est ici possible de faire décoller une fusée spatiale avec la moitié des moteurs en panne. Evidemment, seuls deux pauvres ingénieurs devant un écran peuvent assister au lancement. Partir dans l'espace en seulement 20 minutes, sans préparation ni plan de vol ? Pas de problème, où sont les clés de la navette ?

L'incohérence culmine dans un dernier acte qui use et abuse du fameux « Tais-toi, c'est magique ». Cela permet aux trois scénaristes de justifier les énormes coups de pouce donnés à nos héros pour poursuivre leur aventure, et ce, après une interminable séquence qui tente de donner un semblant d'explication et de cohérence à tout ce foutoir.

© Metropolitan FilmExport
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Badaboum Cinematic Universe

Soyons honnêtes, nous n'étions pas venus voir Moonfall pour sa rigueur scientifique ou sa capacité à soulever des questionnements métaphysiques bouillonnants, mais bien pour ses scènes d'action. Malheureusement, le film se montre étonnamment timide sur le sujet.

Toute l'action du film se retrouve finalement contenue dans le dernier tiers. Avant, seuls quelques plans larges montrant la démolition de villes comme New-York sont disséminés à travers le long-métrage. Ces rares séquences sont impeccables d'un point de vue technique, avec des effets spéciaux de très grande qualité (ce qui devient de plus en plus rare dans les blockbusters contemporains), mais ne sont pas aussi impressionnantes qu'espéré.

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Roland Emmerich semble ne jamais savoir ou vouloir renouveler sa mise en scène et se livre à un grand recyclage de l'ensemble de sa filmographie. On retrouve les tsunamis du Jour d'Après, les démolitions de mégalopoles de 2012 ou encore les séquences spatiales vues dans Independence Day : Resurgence, filmées comme à l'époque, sans aucune trouvaille visuelle.

La mise en scène reste malgré tout parfaitement lisible et là encore, on sent le savoir-faire d'un solide artisan du cinéma qui sait positionner sa caméra au bon endroit et couper au bon moment. On aurait simplement souhaité plus de folie, plus d'intensité et une exécution bien moins mécanique.

Un film de BOOMer

Moonfall est un film vieillot, coincé dans les années 90 où les spectateurs se massaient en salles pour découvrir des spectacles monumentaux, enfin rendus possibles par l'avancée des effets spéciaux numériques. Près de 30 ans plus tard, les attentes du public ne sont plus les mêmes et les VFX sont partout, à la fois dans les salles et sur les plateformes de streaming.

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Roland Emmerich, lui, ne semble pas avoir pris la mesure de ses évolutions et propose la même soupe à peine réchauffée. Est-ce que cela fait de Moonfall un mauvais divertissement ? Non. Est-il indispensable de courir en salles pour le découvrir ? Pas forcément non plus, hormis si vous êtes à la recherche d'un film aussi pop-corn et régressif que possible, à apprécier entre amis.

Moonfall

5

Moonfall avait tous les ingrédients pour être le parfait divertissement bas du front du samedi soir, et s'il assure côté spectacle, son rythme en dents de scie et sa stupidité hallucinante rend la chose certes sympathique mais dispensable.

Les plus

  • Vous souhaitez vous détendre devant un film pop-corn
  • Laisser votre cerveau à l'entrée ne vous fait pas peur
  • Voir le monde pulvérisé vous rend joyeux

Les moins

  • Vous ne supportez pas les films débiles
  • Le patriotisme 'ricain vous file des boutons
  • La nostalgie des 90's, c'est très peu pour vous

Moonfall est en salles depuis le 9 février 2022.

Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les nouvelles technologies.

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Commentaires (21)

Popoulo
« parfait divertissement bas du front du samedi soir » : Dimanche aprem pendant une sieste serait plus approprié lol.<br /> « un film de boomer » : attention aux susceptibles ^^ et s’il fallait qualifier le spectateur à chaque fois, les sjw auraient les dents qui grinceraient très vite.<br /> Excellente critique au passage. Très agréable et diverstissante à lire
sebzuki
Boomer c’est pas hyper respectueux ^^
fredolabecane
Et je suppose qu’il y a aussi une scène a Paris, avec des guignols qui secoue une 2CV et un gars avec son litron de rouge, son béret et sa baguette avec un camenbert dans la poche…affligeant. (ceux qui connaissent on reconnu le film.)
spip74
Le pire c’est que ça va marcher. Moi je suis confiant. Le jour où l’on se fera envahir par les aliens ou encore que l’on se prendra un astéroïde en pleine face ce sera forcément un 4 juillet et au Etats Unis.
TofVW
sebzuki:<br /> Boomer c’est pas hyper respectueux ^^<br /> C’est surtout irrespectueux pour ceux qui utilisent ce terme, puisqu’en général ce sont les 2010, et qu’on connaît leurs capacités intellectuelles. <br /> En résumé, employer ce mot, ça revient à s’autoflageller…
dede63
Ayant vu le film hier, j’ai trouvé beaucoup d’effet spéciaux digne du studio Asylum ( le tsunami et la course poursuite en voiture dans la neige sont les plus mal fait )<br /> Moi qui adore les films catastrophe, je voie que Roland Emmerich régresse dans ses productions.
foufou2022
Cette sequence me dit quelque chose, je ne retrouve plus le film!
fredolabecane
Independance day si ma mémoire est bonne…
AtomosF
Pas plutôt Mars Attack ? Qui est volontairement parodique
TofVW
Moi je dirais plutôt Armageddon.
pecore
Quel dommage, les bandes annonces étaient pourtant prometteuses et cette idée de lune creuse, intrigante. Tant pis. Au passage, je suis entièrement d’accord que ce temps que prennent les choses à se mettre en place dans les films catastrophes modernes est horripilant.
fredolabecane
Bingo! c’est bien Armageddon, TofVW trop fort. (et pourtant ce n’est pas une parodie !)
TofVW
fredolabecane:<br /> (et pourtant ce n’est pas une parodie !)<br /> Ça se discute. Je rigole, j’adore ce film.
Catstom
Même pour le pire des navets ou film des plus navrants ils seront capable de faire une bande annonce ne comprenant que les 2-3 bons moments du film…
pecore
Oui en effet mais en plus celles-là donnaient l’impression qu’il y avait une vrai histoire en plus des scènes de destruction, comme pour Independance Day. Apparemment non, dommage.
Goodbye
Je doute que les « BOOMER », donc les personnes de plus de 60 ans, aiment vraiment ce genre de film ?<br /> Après je me trompe peut être…<br /> « Moonfall est un film vieillot, coincé dans les années 90 où les spectateurs se massaient en salles pour découvrir des spectacles monumentaux, enfin rendus possibles par l’avancée des effets spéciaux numériques. »<br /> C’est vraiment se que vous pensez des films des années 90 ? C’est quand même ultra réducteur, surtout que c’est l’une des meilleurs décennie du cinéma pour moi, mais en aucun cas pour les effets spéciaux, à la limite Matrix, en 99…
Doss
Mathieu_G:<br /> Moonfall avait tous les ingrédients pour être le parfait divertissement bas du front du samedi soir, et s’il assure côté spectacle, son rythme en dents de scie et sa stupidité hallucinante rend la chose certes sympathique mais dispensable<br /> Ça résume bien tout les films Roland Emmerich. C’est vraiment du gâchis de budget de confier ce genre de prod à lui.<br /> Goodbye:<br /> C’est vraiment se que vous pensez des films des années 90 ?<br /> Surtout quand on compare au cinema actuel et cette overdose de super hero.
pecore
Le Jour d’Après : 552 millions de dollars de recette.<br /> 2012 : 791 millions de dollars de recette.<br /> Indépendance Day : 817 millions de dollars de recette.<br /> Donc, malheureusement, c’est ce que les spectateurs aiment et attendent et, à priori, plus ça explose bêtement, plus ça plait. On peut toujours blâmer des réalisateurs comme Emmerich mais finalement se sont les spectateurs qui sont les plus fautifs.
Doss
Moonfall semble faire un bide probablement que le publique de ce genre de spectacle est passé à autre chose, genre le MCU.<br /> Et aller voir un film n’ai pas preuve de qualité, je suis allé voir ces 3 films à l’époque et à chaque fois ressorti deçu par le rythme, la pseudo morale et les personnages caricaturaux. Alors que j’ai kiffer les scènes de destruction…
backsec
Pour les films des années 90 je crois que l’auteur ne les généralise pas mais fait surtout référence à la catégorie des « films catastrophes/destructions » : catastrophes naturelles (exemple : Armageon), destruction aliens (exemple : Indeoendence Day) ou de géants/monstres (exemple : Godzilla).
Doss
On a les mêmes de nous jour sauf qu’aujourd’hui les monstre sont 100 fois plus gros et les aliens sont combattu par des super hero
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