Le Parlement européen a vu son site web tomber provisoirement en raison d'une attaque DDoS menée quelques heures seulement après avoir déclaré que la Russie soutient le terrorisme.
Le mercredi 23 novembre fut particulièrement mouvementé pour le Parlement européen. Quelques heures après une communication cinglante à l'encontre de la Russie, le site internet de l'institution a été victime d'une attaque par déni de service (DDoS), qui a poussé le service informatique du Parlement à le mettre provisoirement hors ligne. Le groupe pro-russe Killnet a revendiqué la cyberattaque.
Une attaque DDoS revendiquée par un groupe de hackers pro-russes
Le responsable de la communication et porte-parole du Parlement européen, James Dauch, a rapidement confirmé que la panne du site internet de l'organe parlementaire situé à Strasbourg avait une origine malveillante, précisant avoir identifié « des niveaux élevés de trafic sur le réseau externe ».
Cet intense trafic n'était ni plus ni moins lié à une attaque de type DDoS. Ces attaques consistent à lancer, grâce à un très grand nombre de points (ordinateurs, objets connectés…), des requêtes sur le site de l'infrastructure, de l'entreprise ou de l'organisation visée, noyant ainsi les requêtes légitimes qui, elles, n'arrivent plus à aboutir. En d'autres termes, une attaque DDoS consiste à ralentir (voire à faire tomber) un site internet, grâce à un nombre de requêtes trop difficile à supporter.
Les pirates pro-russes des Anonymous Russia (un groupe affilié au collectif Killnet, nous le disions) ont réussi leur coup, poussant les équipes du Parlement européen à « résoudre ce problème le plus rapidement possible ». Il aura tout de même fallu environ 5 heures pour rétablir un accès correct au site du Parlement. « L'attaque DDoS est contenue », a écrit Jaume Duch sur Twitter mercredi peu avant 21h.
Des pirates qui se vengent de la dernière résolution du Parlement ?
« Un groupe pro-russe a revendiqué la responsabilité (…) ceci après que nous avons proclamé la Russie comme État parrain du terrorisme », a confirmé la présidente du Parlement, Roberta Metsola, avant d'ajouter : « ma réponse : "Slava Ukraini" », ou « gloire à l'Ukraine ».
L'attaque est effectivement survenue peu après l'adoption, par le Parlement, d'une résolution sur les derniers développements de la guerre de la Russie contre l'Ukraine. Au travers de ce texte, Strasbourg déclare que le Kremlin commet des crimes de guerre et que le pays dirigé par Vladimir Poutine a recours aux « moyens du terrorisme ».
Avec cette résolution, le Parlement appelle l'Union européenne et la communauté internationale à déclencher de nouvelles mesures restrictives contre la Russie, invitant à l'isoler du reste du monde et à réduire encore les liens diplomatiques avec Moscou.
Sources : Clubic, Parlement européen, Bleeping Computer