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Alexandre MARS
Directeur de PhoneValley, un spécialiste du m-marketing, Alexandre Mars se lance également dans l'aventure du web 2.0 avec "ScrOOn.com", une plate-forme multi accès de partage de fichiers vidéo. Il répond à nos questions sur son concept, son positionnement vis à vis de ses concurrents et sur son modèle économique.
JB - Alexandre MARS, bonjour. Parallèlement à Phonevalley, Vous avez lancé début décembre "ScrOOn", votre plate-forme européenne de partage vidéo avec accès mobile. Quelle est votre ambition ?
AM - J'ai voulu capitaliser sur mon expérience dans le web puis dans le mobile pour lancer un nouveau service, réunissant le meilleur des deux mondes, dont l'ambition est de devenir la référence européenne des sites de 'user generated content'.
JB - Peut-on comparer ScrOOn à d'autres sites comme YouTube ou Dailymotion ?
AM - Pas réellement car notre objectif premier est le marché B2B (TV, Presse, Radio, FAI, Site Communautaire, Opérateur mobile). Par ailleurs, Scroon ne se limite pas au partage de fichiers vidéos, c'est une véritable plate-forme communautaire, à la fois multi écrans (ordinateur, pda, mobile) et multiformats (photos, vidéos...). ScrOOn est incontestablement une nouveauté car nous plaçons la convergence au centre de notre stratégie ce qui peut paraître logique avec plus de 110 Millions d'internautes et près de 400 millions de mobinautes en Europe.
JB - YouTube, DailyMotion, Kewego, Video, Google Vidéo, MSN SOAPbox, Vpod, MoblR, 1VideoPerso et bientôt EyeKa : Ne pensez vous pas lancer cette plate-forme un peu tard ? Le marché semble déjà saturé ...
AM - C'est ce que devaient entendre les créateurs de Google en 1998 quand Altavista dominait les moteurs de recherche ! Je pense qu'il faut remettre les choses en perspective. Ce marché est encore tout jeune et il n'existe aucune plate-forme à la fois internationale, multiformats et multi accès. La qualité du produit associé à l'expertise et le talent d'une équipe font le succès d'une société. Ceci étant, à part quelques acteurs internationaux (Youtube, Yahoo, MSN) les autres acteurs sont le plus souvent locaux et mono produits... Nous ne voyons d'ailleurs quasiment jamais les sociétés que vous citez dans nos pitchs européens.
JB - Comment comptez vous monétiser ce service ?
AM - ScrOOn ne vise pas le marché grand public mais souhaite fournir son service en marque grise, à des media, des FAI et des opérateurs mobiles en Europe. On peut parler de modèle "BtoBtoC" et nous monétiserons ScrOOn avec les frais d'installation, un forfait mensuel et un coût à l'utilisation. Par ailleurs, la partie mobile participe également à la monétisation de ce service.
JB - Ne pensez vous pas que vos clients vont tout de même se tourner vers les pionniers, dont le catalogue est déjà significatif ?
AM - Ce n'est pas le retour que nous avons de nos clients à travers l'Europe. La difficulté à leurs yeux d'utiliser un catalogue existant est bien moindre que d'avoir LE produit permettant de répondre à l'ensemble de leurs problématiques. Ces catalogues sont des avantages pour attirer l'audience sur une marque BtoC mais peuvent également devenir des cauchemars comme le prouvent les nombreux procès qu'a subi YouTube de la part d'ayant droits. Notre stratégie est plutôt de miser sur les contenus véritablement générés ou "scrOOnés" par les utilisateurs, notamment à l'aide de leur téléphone mobile. J'ajoute que si nos clients le souhaitent, nous pouvons également mutualiser les bases de contenus. Très honnêtement, je ne suis pas inquiet.
JB - Yahoo multiplie les partenariats avec Nokia, Google a récemment placé un logiciel Blogger sur des mobiles Sony Ericsson. Pourriez vous également travailler avec des constructeurs de mobiles ?
AM - Notre ambition est d'être présent sur tous les écrans. Cela peut passer par un logiciel d'aide à la publication sur un téléphone mobile mais également par des exports vers des écrans mobiles comme ceux d'un baladeur multimédia ou d'une télévision.
JB - Sur un plan technique ou financier, avez-vous les moyens de votre ambition ?
AM - Sur le plan technique, nous travaillons avec Akamaï et Telecom Italia pour proposer une solution d'hébergement scalable. Sur le plan financier, je ne peux pas donner le montant de l'investissement mais ScrOOn compte déjà une quinzaine de collaborateurs. Nous avons d'ailleurs déjà séduit plusieurs clients mais nous en reparlerons quand leurs sites seront lancés. Sur la partie financière, pensez vous que la réussite d'un projet ne se fasse qu'au regard des sommes levées ? Et même si cette société génère déjà beaucoup d'intérêt, nous continuons à privilégier le développement en fonds propre.
JB - Alexandre Mars, je vous remercie.
