Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné, il y a quelques heures, le blocage de VPN et DNS utilisés pour retransmettre, depuis des sites pirates, des matchs de Ligue 1 et Ligue 2.

Capture d'écran de Ligue1+. © Alexandre Boero / Clubic
Capture d'écran de Ligue1+. © Alexandre Boero / Clubic

La Ligue de Football professionnel (LFP) profite d'un vrai coup d'accélérateur dans la guerre qu'elle et les clubs mènent contre le piratage des compétitions nationales. Deux décisions du tribunal judiciaire de Paris, tombées jeudi 18 décembre 2025 mais rendues publiques ce vendredi 19, ne se contente plus de bloquer les sites illégaux. Elle s'en prend désormais aux portes dérobées numériques qui permettent d'y accéder.

Les VPN et DNS alternatifs dans le collimateur de la justice parisienne

Les deux jugements du 18 décembre ciblent les habituels suspects, à savoir les services IPTV pirates qui retransmettent la Ligue 1 McDonald's et la Ligue 2 BKT sans autorisation. Mais l'intérêt est ailleurs. Car le tribunal s'attaque frontalement aux VPN et DNS alternatifs, ces technologies qui servent d'échappatoires aux internautes.

L'ARCOM, le régulateur du numérique et de l'audiovisuel, estime que 66% des utilisateurs de streaming illégal exploitent ces solutions pour contourner les blocages imposés aux fournisseurs d'accès. Un chiffre très important, qui explique pourquoi la LFP a décidé de changer de braquet et de viser directement ces intermédiaires techniques.

Et justement, DNS4EU, le service européen de résolution de noms de domaine, devra appliquer des mesures de blocage pour la toute première fois. Un précédent qui pourrait faire jurisprudence et élargir considérablement le filet anti-piratage au-delà des acteurs habituellement sollicités.

La stratégie de blocage de la LFP se renforce contre le streaming illégal

Cette décision n'est pas la première du genre, puisque la LFP a déjà obtenu des blocages chez les opérateurs internet classiques, quelques DNS alternatifs et même auprès des moteurs de recherche. En ajoutant les VPN à cette liste, elle multiplie les verrous.

Le but de la Ligue reste de protéger les droits de diffusion de Ligue1+ notamment (plus d'1,1 million d'abonnés au compteur), tout en rendant l'offre légale plus attractive. En compliquant drastiquement l'accès aux flux pirates, la Ligue espère pousser les spectateurs vers les abonnements autorisés. Une volonté d'autant plus importante que dès la saison prochaine, elle diffusera non pas huit, mais les neuf matchs de chaque journée de Ligue 1.

Cette bataille se mène collectivement puisque les clubs, diffuseurs et distributeurs avancent désormais d'une même voix. Pour contrer des pirates qui s'adaptent sans cesse, la LFP opte pour une approche tentaculaire. Elle ne veut pas seulement couper les têtes de l'hydre, mais assécher tout l'écosystème technique qui la fait vivre. L'avenir nous dira si cela fonctionne.