L'entreprise S3NS, filiale française de Thales associée à Google Cloud, vient de décrocher la prestigieuse qualification SecNumCloud 3.2 de l'ANSSI. Une certification qui fait rentrer l'entreprise dans un cercle très fermé.

S3NS, qui est le fruit de l'alliance entre le géant hexagonal Thales et Google Cloud, a décroché la précieuse qualification SecNumCloud 3.2 de l'ANSSI, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, pour sa plateforme cloud de confiance, baptisée PREMI3NS. Trois ans après sa création, la jeune société, qui est parvenue à s'offrir la technologie de Google avec les garanties de sécurité et d'immunité juridique que réclame l'Europe, devient ce vendredi 19 décembre 2025 la cinquième à arracher la certification de sécurité la plus élevée délivrée en France.
S3NS décroche SecNumCloud 3.2, la certification la plus exigeante du cloud européen
L'équation était, sur le papier, délicate. Comment profiter de l'écosystème Google Cloud, tout en échappant aux lois extraterritoriales américaines ? S3NS a trouvé la formule. Société de droit français, entièrement contrôlée par Thales, a construit une architecture qui isole totalement les données sensibles de toute ingérence étrangère. Chaque technologie Google sollicitée transite par une zone de quarantaine où les équipes françaises l'analysent, la valident, puis l'intègrent dans un environnement administré exclusivement depuis l'Hexagone.
Le visa de sécurité délivré par l'ANSSI ne se distribue pas à la légère, bien au contraire. SecNumCloud 3.2 n'est autre que le standard de sécurité cloud le plus exigeant d'Europe, avec des critères drastiques que la France impose à tous les hébergeurs de données publiques sensibles. L'obtention de cette qualification après quatre jalons de contrôle valide une approche technique unique. Du côté de S3NS, elle repose sur des datacenters français, des administrateurs français, une gouvernance française, mais avec la puissance de Google Cloud sous le capot.
Pour Christophe Salomon, directeur général adjoint chez Thales, « ce cloud qualifié SecNumCloud 3.2 propose une offre de services équivalente à celle des clouds publics les plus avancés. PREMI3NS permettra ainsi à ses clients d'innover, d'optimiser, de se transformer en toute confiance et sécurité sur leurs périmètres sensibles. » D'ailleurs, Thales utilise déjà PREMI3NS pour son propre système d'information interne et ses développements d'ingénierie.

EDF confie déjà ses données stratégiques au cloud de S3NS
L'offre technique de PREMI3NS ne lésine pas sur les moyens. La plateforme intègre les outils phares de Google Cloud. On peut citer par exemple Compute Engine pour gérer les serveurs virtuels, Cloud Storage pour le stockage de données, Cloud SQL pour les bases de données, ou encore Kubernetes Engine pour orchestrer les applications. Le tout couronné par BigQuery, la solution d'analyse de données qui facilite le déploiement de l'intelligence artificielle. Des technologies que les entreprises utilisent déjà chez Google, mais désormais protégées par la souveraineté française.
Les organisations n'ont pas attendu l'annonce de la certification SecNumCloud 3.2 pour accorder leur confiance à S3NS. L'entreprise nous explique qu'une trentaine d'entreprises pionnières utilisent PREMI3NS, et ce depuis plusieurs mois. Parmi elles, les assureurs Matmut, MGEN et AGPM, les industriels Thales et Birdz (filiale de Veolia), mais aussi les fintechs Qonto et BConnect, ou encore le voyagiste Club Med. Signe de confiance ultime, EDF a choisi S3NS pour gérer l'ensemble de ses données les plus stratégiques, comme nous vous l'expliquions sur Clubic début novembre.
S3NS annonce d'ores et déjà l'arrivée prochaine de solutions d'intelligence artificielle générative dans son catalogue. La société veut convaincre les entreprises françaises et européennes qu'elles n'auront plus à choisir entre performance technologique et protection de leurs données sensibles.
Les acteurs du cloud certifiés SecNumCloud 3.2 par l'ANSSI se comptent sur les doigts d'une main, avec OVHcloud, Oodrive, Outscale, Docaposte, et désormais S3NS. Bleu, le cloud français à la sauce Microsoft, néanmoins détenu à 100% par Orange et Capgemini, pourrait être le prochain à intégrer cette liste restreinte.