L'histoire a de l'humour. Après avoir été mis à la porte sans ménagement par Apple en 2020, Intel pourrait revenir par la fenêtre, non plus comme le cerveau de nos machines, mais comme ses petites mains ouvrières. Une rumeur persistante évoque une alliance industrielle pour les futurs iPhone.

Il y a cinq ans, la rupture semblait définitive. Apple claquait la porte au nez d'Intel, lassée par ses promesses non tenues, pour aller vivre sa meilleure vie avec ses propres puces en silicium. Mais voilà que les deux anciens partenaires pourraient bien recoller les morceaux d'ici 2028. Ce rapprochement inattendu ne relève pas de la nostalgie amoureuse, mais d'un pragmatisme froid dicté par le portefeuille et la géopolitique. L'idée de voir le logo bleu d'Intel associé à la fabrication des processeurs de la Pomme fait sourire tant elle semblait absurde hier.
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L'Oncle Sam joue les entremetteurs
Ce retour en grâce doit beaucoup à la valse des taxes et aux pressions de Washington. Avec les nouveaux tarifs douaniers qui alourdissent la facture d'Apple de plusieurs milliards, la firme de Cupertino cherche désespérément une porte de sortie « Made in USA ». Faire fabriquer ses composants sur le sol américain devient une nécessité comptable autant qu'un geste patriotique bien vu par la Maison Blanche.
Intel se positionne donc comme l'alternative idéale au géant taïwanais TSMC. Ce dernier, victime de son succès, voit ses lignes de production saturées par les demandes colossales liées à l'intelligence artificielle. Apple ne peut plus mettre tous ses œufs dans le même panier asiatique, surtout quand le panier se trouve au cœur des tensions mondiales. Intel, avec ses usines en construction en Arizona et dans l'Ohio, offre une roue de secours locale et sécurisée. C'est un mariage de raison où chacun trouve son compte : Apple sécurise ses arrières et Intel remplit ses carnets de commandes pour survivre.
De l'architecte au maçon
L'ironie de la situation réside dans le nouveau rôle dévolu à l'ancien géant des microprocesseurs. Intel ne sera plus l'architecte de génie qui dessine les plans, mais le maçon qui coule le béton. Apple conserverait la conception de ses précieuses puces de série A, laissant à Intel la lourde tâche de l'assemblage et de la gravure pour les modèles d'entrée de gamme, potentiellement l'iPhone 21 en 2028 (si Apple n'a pas changé sa nomenclature d'ici-là).
Cette relation inversée marque une humilité nouvelle pour Intel. Le fondeur américain mettrait à profit ses technologies de packaging pour empiler les composants avec précision, une technique où il garde une certaine pertinence face à la concurrence. Si les modèles « Pro » resteront sans doute la chasse gardée des technologies de pointe taïwanaises pendant encore un temps, les modèles standards pourraient bien battre au rythme d'un cœur fabriqué par l'ancien roi déchu du silicium. Une belle revanche pour celui qu'on disait fini, même s'il doit pour cela accepter de travailler sous les ordres de son ex-client.
Source : WCCFTECH