Selon David Zinsner, directeur financier d'Intel, l'entreprise continuera à s’appuyer sur TSMC sur le très long terme. S'agit-il d'un aveu de faiblesse ?

Les logos d'Intel et de TSMC. ©Below the Sky / Shutterstock
Les logos d'Intel et de TSMC. ©Below the Sky / Shutterstock
L'info en 3 points
  • David Zinsner, CFO d'Intel, a affirmé que l'entreprise restera dépendante de TSMC pour ses puces.
  • Intel reçoit un soutien financier de l'État américain et de SoftBank pour réduire sa dette et stabiliser sa situation.
  • Malgré ses efforts pour rivaliser avec TSMC, Intel continue de faire face à des défis sur le marché des processeurs.

Car la situation du fabricant de processeurs est loin d'être au beau fixe. À tel point que SoftBank et le gouvernement des États-Unis ont annoncé injecter plusieurs milliards de dollars dans la firme pour l'aider à surmonter la crise qu'elle traverse.

S'expriment lors d'un sommet organisé par Citigroup, Zinsner est revenu sur l'actualité d'Intel, et a fait une révélation intrigante au sujet de sa dépendance à TSMC, son plus grand rival dans le domaine de la fonderie.

TSMC, trop forte ?

En effet, le directeur financier a affirmé que la firme américaine utiliserait « des produits chez TSMC pour toujours ». Une déclaration lourde de sens, tant Intel cherche depuis plusieurs années à se repositionner comme un fondeur compétitif face au géant taïwanais. Environ 30 % des puces Intel proviennent actuellement des usines de TSMC, a-t-il expliqué, une proportion qui devrait diminuer mais rester structurellement élevée, bien au-delà du niveau d'il y a dix ans.

Concrètement, même si Intel mise sur son propre virage industriel avec ses procédés de gravure de nouvelle génération, notamment l'A14, il reconnaît implicitement qu’il ne pourra pas se passer de son concurrent direct, dont la supériorité technologique et la fiabilité en production demeurent indispensables à son portefeuille de produits. Nous sommes loin des grands discours de Pat Gelsinger, ancien P.-D.G évincé en 2024, qui assurait en 2021 qu'Intel redeviendrait le numéro 1 mondial des puces.

Le dirigeant a également expliqué qu'Intel pouvait respirer un peu mieux grâce à l'entrée de l'État américain à son capital, à hauteur de 10 %, tout en précisant que Washington ne cherchera pas à interférer dans sa gouvernance. Ces nouvelles liquidités, complétées par la vente prochaine de sa filiale Altera et l'investissement attendu de SoftBank, permettront à Intel d'éponger près de 3,8 milliards de dettes arrivant à échéance d’ici à la fin 2025, sans avoir à recourir à un autre financement.

David Zinsner, le directeur financier d'Intel ©Intel
David Zinsner, le directeur financier d'Intel ©Intel

Des années de retards accumulées

Pour rappel, Intel paye aujourd'hui des années de retards accumulés dans ses calendriers de production, des investissements massifs dans de nouvelles usines sans réelle demande en face, ainsi que son incapacité à s'imposer dans l'intelligence artificielle. (IA) Face à la concurrence féroce de NVIDIA et d'AMD, sa part de marché s'est drastiquement effritée, tandis que ses plans de restructuration ont conduit à la suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois.

Dans ce contexte, David Zinsner a reconnu que l'idée de se séparer de la division de fonderie, déjà évoquée par le passé, n'était « pas inconcevable ». En revanche, elle ne verra pas le jour « de sitôt », a-t-il spécifié, car elle n'est « pas encore attractive pour les investisseurs ». Preuve que le chemin est encore très long pour la société, et il semble peu probable qu'elle parvienne à retrouver sa gloire d'antan, tant le marché des puces a été chamboulé par l'essor de l'IA.

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Source : Wccftech