Des prises de participation au sein d'Intel ont été annoncées par la société Softbank d'un côté et le gouvernement américain de l'autre, encore que pour ce dernier, on ne parle que de possibilités.

Souvent citée pour ses processeurs, Intel est une entreprise gigantesque qui ne se limite pas à cette seule activité. Une géante aux pieds d'argile à l'origine de rumeurs de démantèlement/rachat depuis des mois. Une prise de contrôle, même partielle, par le gouvernement des États-Unis est maintenant évoquée.
Les déboires d'Intel en font une proie ?
Inutile de vous faire un rappel complet des précédents « épisodes », mais sans suivre avec précision l'actualité sur Clubic, vous avez forcément entendu parler des déboires que connaît depuis des mois la société Intel.
Fondée en 1968, l'entreprise américaine a pendant des décennies été à la pointe de la technologie tant dans la conception des puces que dans leur production. Une double position de leader qui a connu divers soubresauts au fil des ans, mais qui est aujourd'hui bien plus que contestée : TSMC est clairement le numéro un mondial de la gravure, tandis qu'AMD lance des processeurs x86 qui dépassent bien souvent ceux d'Intel.
Conséquence de son déclassement technologique, Intel subit aussi la loi des marchés en enchaînant des trimestres de pertes financières après avoir été l'un des meilleurs élèves du NASDAQ. À tel point que la capitalisation boursière de l'entreprise n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était : en quatre ans, celle-ci a été divisée trois à plus ou moins 100 milliards de dollars aujourd'hui, 40 fois moins que celle de la société NVIDIA.
Depuis des mois, plusieurs solutions ont été esquissées alors que le P.-D.G. du groupe – Pat Gelsinger – a été débarqué fin-2024 et remplacé par Lip-Bu Tan lequel ne fait pas l'unanimité, notamment au sein de l'administration Trump.
Softbank et le gouvernement américain investissent
À l'heure actuelle, on ne parle plus beaucoup de démantèlement du groupe américain. En revanche, de plus en plus de rumeurs évoquent de possibles prises de participations de la part de différentes structures.
Aujourd'hui, les premières confirmations tombent avec l'annonce de la société japonaise Softbank. Celle-ci a expliqué avoir investi la bagatelle de 2 milliards de dollars pour se porter acquéreur d'actions Intel au tarif de 23 dollars l'unité. Pour Masayoshi Son, le P.-D.G. de Softbank, il s'agit de réfléter « notre conviction que la abrication et l’approvisionnement de semi-conducteurs de pointe continueront de se développer aux États-Unis, et qu’Intel jouera un rôle essentiel ».

Paradoxalement, le gouvernement américain pourrait aussi intervenir rapidement si l'on en croit plusieurs sources. Donald Trump, après avoir vertement critiqué Lip-Bu Tan en raison de ses liens avec la Chine, semble avoir fait volte-face et il a qualifié sa récente rencontre avec le P.-D.G. d'Intel de « très intéressante » avec, toujours derrière la tête, cette idée de faire largement progresser la production de semi-conducteurs sur le sol étatsunien.
Interrogé par CNBC, le Secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que cette participation des États-Unis pourrait servir de compensation aux larges subventions déjà accordées pour que le groupe développe ses structures dans différents états : « Nous devrions recevoir du capital en échange de notre argent. Nous verserons l'argent qui a été engagé par [le gouvernement de Joe] Biden et nous aurons des titres en échange ».
Alors que la prise de participation de Softbank semble être une réalité, il n'en est encore rien pour ce qui est du gouvernement américain. Cela dit, même si une entrée au capital d'Intel était actée, elle se ferait sans droit de vote ni siège au conseil d'administration du groupe, toujours à en croire Howard Lutnick. Selon plusieurs sources, la participation envisagée serait de 10 %.
Source : Boursorama, CNBC, Le Monde, Neowin