Après avoir essuyé refus sur refus pour son procédé de gravure 18A, on aurait pu croire la messe dite pour Intel. C'était sans compter sur un coup de théâtre venu de Redmond, où Microsoft semble prêt à jouer les chevaliers blancs pour le géant mal en point.

Quel feuilleton que celui de l'industrie des semi-conducteurs ! Dans ce drame industriel, Intel, l'ancien roi incontesté, peinait à retrouver sa couronne. Son plan de reconquête, centré sur le fameux procédé 18A, semblait prendre l'eau de toutes parts. Alors que le moral était au plus bas à Santa Clara, un rebondissement inespéré pourrait bien changer la donne.
Un pari qui tournait au fiasco
Il faut dire que le scénario de départ était plutôt morose. Intel avait beau vanter les mérites de son 18A, le son de cloche n'était guère encourageant chez les clients potentiels. Broadcom, après quelques tests, avait poliment décliné l'invitation, jugeant le procédé pas encore assez mûr pour ses ambitions. Dans les couloirs, on chuchotait même que les rendements de production étaient catastrophiques, un véritable cauchemar pour une fabrication à grande échelle.
Le fondeur lui-même finissait par jeter une ombre sur ses propres ambitions. Dans ses communications officielles de l'été 2025, Intel reconnaissait ne pas avoir sécurisé de « client significatif » pour ses services de fonderie pour justifier son accélération vers un procédé 14A mieux taillé pour l'entreprise. Un aveu qui sonnait comme une capitulation face à son éternel rival, le taïwanais TSMC, vers qui tous les regards restaient tournés. La stratégie fonderie, lancée à grands frais en 2021, commençait à ressembler à un pari bien mal engagé.
Microsoft, le sauveur de la dernière heure ?
C'est là que le scénario prend une tournure hollywoodienne. Contre toute attente, Microsoft entrerait en scène. Selon des rumeurs persistantes, le géant du logiciel confierait la fabrication de ses futures puces d'intelligence artificielle, les Maia 2, à Intel Foundry. Pour Intel, ce ne serait pas seulement un contrat, mais une véritable bouffée d'air frais, une validation technique et commerciale qui lui faisait cruellement défaut, surtout alors que TSMC met la pression au fondeur à domicile.

Pour Microsoft, l'intérêt est double. D'une part, cela lui permet de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, alors que les usines de TSMC sont prises d'assaut par Apple et NVIDIA. D'autre part, c'est un geste fort en faveur d'une production nationale, en parfait alignement avec les volontés politiques américaines. Une aubaine pour Intel, qui voit enfin un poids lourd de la technologie valider des années d'efforts et des milliards de dollars d'investissement dans son procédé 18A.
Ce contrat, s’il se confirme, n’est pas une fin en soi, mais le début d’un nouveau chapitre. Le 18A a de sérieux arguments techniques pour tenir tête au N2 de TSMC. Mais la confiance est une chose fragile dans cette industrie. Intel devra prouver, avec ses propres puces Panther Lake et maintenant celles de Microsoft, que son retour au premier plan n'est pas qu'un simple effet d'annonce. La reconquête ne fait que commencer.
Source : WCCFTECH