L'application aux six secondes de gloire prépare un come-back que personne n'attendait. Soutenu par un certain Jack Dorsey, le projet un peu fou de ressusciter Vine, archives complètes incluses, pourrait bien secouer le paysage endormi des réseaux sociaux.

© DiVine
© DiVine

À l'heure où les intelligences artificielles inondent nos écrans de contenus parfois douteux, un vent de nostalgie souffle sur la tech. Sept ans après avoir tiré sa révérence, Vine, le roi déchu de la vidéo ultra-courte, s'apprête à faire son grand retour sous le nom de « diVine ». Une résurrection orchestrée par son créateur originel et financée par le cofondateur de Twitter, qui promet de nous ramener à une époque plus simple, plus créative, plus humaine.

Un trésor numérique sauvé des eaux

Lorsque Twitter a débranché Vine en 2016, laissant des millions de créateurs orphelins, une petite équipe de passionnés a secrètement sauvegardé une montagne de données. Des années plus tard, Evan Henshaw-Plath, un ancien de Twitter, a plongé les mains dans ce trésor endormi. Il a fallu des mois de travail acharné pour décoder ces fichiers et en extraire près de 200 000 vidéos issues de 60 000 profils.

Le résultat est là : une capsule temporelle fonctionnelle. Les anciens créateurs peuvent réclamer leurs comptes et retrouver leurs œuvres intactes, tandis que de nouveaux utilisateurs peuvent se joindre à la fête. Loin d'être un musée numérique figé, diVine est une plateforme vivante où de nouvelles boucles peuvent être créées et partagées, avec une promesse forte : ici, les créateurs sont rois et propriétaires de leur contenu.

Nostalgie, quand tu nous tiens... © DiVine
Nostalgie, quand tu nous tiens... © DiVine

Un pied de nez aux géants de la tech

Ce qui rend ce retour si savoureux, c'est sa philosophie. Construit sur Nostr, un protocole décentralisé, diVine échappe au contrôle d'une seule entreprise. Jack Dorsey, qui a lui-même connu les affres de la gestion d'une plateforme centralisée, envoie un message clair : plus jamais un réseau ne devrait pouvoir être éteint sur un coup de tête.

Plus piquant encore, diVine se positionne comme un bastion anti-intelligence artificielle. À l'heure où les algorithmes nous inondent de contenus synthétiques, l'application fait le pari de l'authenticité. Elle détecte et bloque les vidéos générées par des machines, préférant la créativité humaine, même imparfaite. C'est un choix audacieux, presque militant.

Sans IA ! © DiVine

La plateforme déclare même la guerre aux vidéos créées par intelligence artificielle. Grâce à des outils fournis par le Guardian Project, diVine s'assure que les contenus proviennent bien d'un téléphone et d'un utilisateur en chair et en os. Une manière de garantir un fil d'actualité sans trucages, où l'humain reste maître à bord. Ce positionnement tranche avec les initiatives d'Elon Musk, qui envisageait de faire revivre Vine sur X (anciennement Twitter) principalement comme un outil de création vidéo assisté par IA.

Source : Ars Technica