Instagram, dans une cure de jouvence forcée, s’essaie à un nouveau visage, entièrement fardé aux couleurs des Reels. Derrière ce maquillage criard se cache une angoisse palpable : l’application a-t-elle vendu son âme de galerie d’art photographique pour devenir une simple machine à consommer de la vidéo ?

Poussé par ses grands patrons qui ne jurent que par les chiffres de croissance, Instagram se lance dans une expérience qui sent le soufre. Sur une poignée de cobayes en Inde, l’application s’ouvrira directement sur un tourbillon de Reels. Une stratégie agressive, copiée sur son voisin YouTube, qui avait déjà froissé ses plus fidèles abonnés en imposant ses Shorts de la même manière. Le mauvais présage est là.
Reels au seuil de la maison
La page d’accueil change de décor. Les Stories s’accrochent encore au sommet, tel un dernier vestige du passé. Mais dès le premier glissement de pouce vers le bas, le piège se referme : l'utilisateur est aspiré dans un vortex de vidéos verticales en plein écran. Les photos, ces œuvres statiques qui ont bâti la légende, sont reléguées au rang de figurantes, perdues dans une avalanche de contenus éphémères.
Ce n’est plus une galerie, c’est une salle de spectacle où le silence et la contemplation n’ont plus leur place. L’objectif avoué est de tester si le cœur du public a définitivement basculé. Instagram cherche à savoir si ses premiers amours, les poètes de l’image fixe et les esthètes de la composition, ont été remplacés par une foule avide de défilement infini. Un recensement pour confirmer une extinction.

Un reniement en bonne et due forme ?
Même si les Reels sont mieux intégrés à l’écosystème Instagram que les Shorts ne le seront jamais à celui de YouTube, la manœuvre est brutale. Elle transforme l’acte de création en une simple course à la visibilité algorithmique. Le voisin YouTube, avec sa tentative maladroite d’imposer les Shorts sur grand écran, a déjà montré les limites de cette approche : l’agacement d’un public captif, qui se sent méprisé dans ses habitudes.
Le verdict de ce test tombera bientôt. S’il est concluant, ce ne sera pas une évolution, mais une rupture. La consécration finale de la vidéo comme seule reine du royaume, et peut-être, le reniement de ce qui a fait l’essence même d’Instagram : un lieu où une simple image pouvait raconter une histoire.
Source : The Verge
- Des interactions faciles par de nombreux canaux (publications, Stories, messagerie, etc.)
- Un réseau social adapté aux préférences des utilisateurs dans la gestion de leur compte
- De nombreux types de contenus à créer, à partager et à consulter