La Chine annonce l'entrée en service du Fujian, son troisième porte-avions. Et contrairement à ses prédécesseurs, il embarque une technologie avancée qui ne va pas du tout plaire aux États-Unis.

L'un des 11 porte-avions américains. ©Aerial-motion / Shutterstock
L'un des 11 porte-avions américains. ©Aerial-motion / Shutterstock

Alors que le contexte géopolitique se tend, Pékin choisit le bon moment pour présenter le nouveau fleuron de son armée. Le président Xi Jinping en personne a présidé la cérémonie d'entrée en service du Fujian, sur l'île de Hainan. L'événement, retransmis en grande pompe par les médias d'État, symbolise la volonté de la Chine de s'imposer comme une puissance maritime pouvant rivaliser avec Washington.

Des catapultes électromagnétiques

Ce troisième porte-avions chinois, initié en 2022, affiche un tonnage de 80 000 tonnes, presque l'équivalent des géants américains de la classe Nimitz. Mais surtout, il est le premier du pays à abandonner la rampe de lancement traditionnelle pour adopter un système de catapultes électromagnétiques, également connu sous le nom d'EMALS.

Ce dispositif, jusqu'ici réservé à l'USS Gerald R. Ford, porte-avions américain lancé en 2013, propulse les avions grâce à un champ électromagnétique au lieu d'un dispositif à vapeur. De quoi garantir des décollages plus rapides et surtout, la possibilité d'emporter des charges plus lourdes.

Et cela a un impact considérable, car le Fujian peut désormais lancer des appareils plus gros et mieux armés, Xi Jinping aurait d'ailleurs personnellement décidé l'adoption de cette technologie. De son côté, Donald Trump s'est récemment montré critique vis-à-vis de cette alternative qui, selon lui, « ne marche jamais comme prévu ».

Les États-Unis toujours en tête, mais Pékin accélère

Avec le Fujian, la Chine dispose désormais de trois porte-avions en plus du Liaoning et du Shandong. Néanmoins, et c'est un point crucial, tous fonctionnent avec un système de propulsion classique, tandis que les 11 véhicules américains sont alimentés par un dispositif nucléaire, leur octroyant la possibilité de rester en mer, et sans ravitaillement, durant un temps beaucoup plus important.

Mais l'écart entre les deux puissances se réduit. Selon des images satellites, la Chine construit déjà un quatrième porte-avions, cette fois-ci à propulsion nucléaire. Ce bond stratégique lui permettrait de déployer durablement sa flotte dans le Pacifique.

Pour ce qui est de la France, l'idée de développer un second porte-avions, après le Charles de Gaulle, est de plus en plus envisagée.