Le pick-up électrique de Tesla, le Cybertruck tourne au cauchemar économique. Face à des ventes désastreuses, Elon Musk aurait trouvé une solution pour écouler les stocks… quitte à brouiller les chiffres.

Le Cybertruck devait incarner le futur de Tesla. Trois ans après son lancement, il s’est transformé en fardeau commercial pour le constructeur californien. En 2025, à peine 16 000 exemplaires ont été écoulés, loin des 250 000 unités promises par Elon Musk au moment de l’ouverture des commandes. Selon le journal Der Spiegel, l’usine dédiée au Texas tourne au ralenti, n’exploitant que 10 % de ses capacités de production. La situation vire au cauchemar, et l'excentrique milliardaire a mis au point une solution que l'on pourrait qualifier de « créative » pour éclaircir un tableau fort peu reluisant.
Elon Musk rachète ses invendus sous couvert de ses autres sociétés
Les chiffres récents confirment la désaffection du public. Au deuxième trimestre 2025, Tesla n’a écoulé que 4 306 Cybertruck, soit une baisse de plus de 50 % par rapport à la même période en 2024. Au troisième trimestre, une légère hausse à 5 385 unités a été observée, mais elle s’explique avant tout par la fin du crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars accordé aux acheteurs de véhicules électriques. Une embellie trompeuse, puisque la demande réelle continue de s’effondrer.
Face à cette situation, Elon Musk aurait trouvé une parade inattendue : acheter lui-même ses véhicules invendus via ses autres sociétés. Plusieurs témoins rapportent avoir aperçu des camions livrant des dizaines de Cybertruck aux sièges de SpaceX et xAI, deux entreprises appartenant au milliardaire.
Un tour de passe-passe comptable qui permet à Tesla de gonfler artificiellement ses statistiques de ventes tout en libérant de l’espace sur les parkings saturés de pick-ups invendus. Mais cette stratégie, bien que légale, interroge sur la transparence financière du constructeur et sur la viabilité du projet Cybertruck à long terme.
Un pick-up mal pensé qui n'a jamais séduit
L’échec du Cybertruck ne doit rien au hasard. Conçu comme un pick-up révolutionnaire, il cumule en réalité les handicaps. Son design radical en acier inoxydable, aux angles tranchants et à la silhouette futuriste, divise profondément les consommateurs. Ce look de concept-car séduit une minorité d’aficionados, mais rebute la majorité des acheteurs de pick-ups, attachés à des modèles plus traditionnels comme le Ford F-150 Lightning ou le Hummer EV.
Concernant la résistance, on se souvient tous de la désastreuse présentation du véhicule, durant laquelle les vitres indestructibles avaient été brisées en direct lors d'une démonstration. Tesla a évidemment amélioré les choses, mais l'image a fait le tour du web et est restée en tête chez de nombreux fans de la marque.

S’ajoute à cela un positionnement tarifaire dissuasif : avec un prix d’entrée autour de 80 000 dollars et des versions haut de gamme dépassant les 100 000 dollars, le Cybertruck apparaît davantage comme un objet de prestige que comme un outil de travail. Les problèmes de qualité signalés par les premiers propriétaires (pannes électroniques, corrosion prématurée et bugs logiciels) n’ont fait qu’aggraver la défiance. Malgré plusieurs rappels et mises à jour, l’image du véhicule est durablement écornée.
Pour Tesla, qui avait jusqu’ici multiplié les succès avec ses Model 3 et Model Y, le Cybertruck fait figure d’accident industriel. Elon Musk, lui, reste silencieux sur la suite du programme. Faut-il assumer publiquement l’échec ou espérer un improbable rebond ? Tout porte à croire que la carrière du Cybertruck est déjà terminée.
En attendant, le Cybertruck s’impose déjà comme le symbole de la démesure mal maîtrisée de son dirigeant, qui voulait révolutionner le pick-up avec arrogance vis-à-vis des constructeurs historiques, mais a surtout redécouvert les limites du marché automobile. La chute est brutale.
Source : AutoPlus