L'armée américaine vient de confirmer que le Tesla Cybertruck ne pourra pas être importé légalement en Europe, même par ses propres soldats stationnés en Allemagne. Le ministère fédéral allemand des Transports a refusé toute dérogation après examen du véhicule.

¡No pasarán! Le Tesla Cybertruck ne roulera pas sur les routes européennes. L'information vient directement de l'agence des douanes de l'armée américaine en Europe, qui a publié un communiqué officiel le 29 septembre. Les militaires américains qui espéraient importer ce pick-up électriquedont même Tesla ne veut plus doivent abandonner l'idée. Le ministère fédéral allemand des Transports a rejeté la demande de dérogation sans appel.
La décision concerne toute l'Union européenne. Les soldats qui tenteraient quand même l'importation devront assumer les frais de rapatriement vers les États-Unis. Le Cybertruck, présenté en 2019 et produit depuis fin 2023, bute contre un mur réglementaire insurmontable.
Le Cybertruck ne passe pas les normes européennes de sécurité
Le véhicule échoue sur plusieurs points critiques de la réglementation européenne. Sa carrosserie en acier inoxydable, rigide et avec des arêtes vives, ne respecte pas les normes de protection des piétons et cyclistes. L'Union européenne impose des zones qui amortissent les chocs et interdit les angles tranchants sur les véhicules. Le Cybertruck fait exactement l'inverse avec son design anguleux.
Le poids du véhicule dépasse les 3,5 tonnes. À partir de ce seuil, la loi européenne exige des équipements spécifiques comme un limiteur de vitesse. Le modèle actuel n'en dispose pas. L'armée américaine a bien tenté d'obtenir une exception auprès du ministère allemand des Transports. La réponse a été claire : le Cybertruck « ne fait pas seulement défaut aux exigences légales de l'UE, mais s'en écarte de manière significative », selon la note officielle que vous pourrez consulter sur la page Facebook de la garnison de l'armée américaine à Wiesbaden.
Les autorités allemandes ont même refusé d'accorder une approbation individuelle, ce qui ferme toute possibilité d'immatriculation pour une utilisation sur la voie publique. Cette décision concerne aussi le système USAREUR-AF, qui autorise normalement les militaires américains à importer certains véhicules personnels avec des plaques d'immatriculation spéciales.

Un design trop voyant qui pose problème aux forces américaines
L'agence des douanes mentionne un problème inattendu dans son communiqué. Le Cybertruck "attirerait beaucoup l'attention" sur les routes publiques. Les plaques d'immatriculation militaires USAREUR-AF ont un objectif précis : permettre aux soldats américains de passer inaperçus en Europe.
Le pick-upélectrique de Tesla fait exactement l'inverse. Ses lignes futuristes se repèrent à cent mètres. Un soldat qui roulerait avec ce véhicule perdrait instantanément tout espoir de discrétion. Les plaques militaires USAREUR-AF protègent normalement les forces américaines en Europe, mais elles ne peuvent rien contre un design aussi reconnaissable.
Les militaires américains qui voudraient absolument faire venir un Cybertruck devront payer eux-mêmes le transport retour vers les États-Unis si le véhicule ne peut pas être immatriculé. L'agence des douanes ne délivrera aucun certificat d'importation pour ce modèle. Cette position officielle clôt le débat pour les personnels militaires américains basés en Europe.
Un échec commercial qui s'amplifie
Cette interdiction européenne arrive au pire moment pour Tesla. Les ventes du Cybertruck aux États-Unis montrent des signes d'essoufflement inquiétants. Selon les données de S&P Global Mobility, seulement 15 211 unités ont été immatriculées aux États-Unis entre janvier et juillet 2025, soit une baisse de 14 % par rapport à la même période en 2024.
Le deuxième trimestre 2025 a été particulièrement difficile. Cox Automotive rapporte que Tesla a vendu 4 306 Cybertrucks entre avril et juin 2025. Le GMC Hummer EV, pourtant plus cher et moins médiatisé, a fait mieux avec 4 508 unités écoulées sur la même période. Le Cybertruck est passé en troisième position des pick-ups électriques aux États-Unis.
Tesla avait construit sa Gigafactory du Texas avec une capacité de production de 250 000 unités par an, extensible à 500 000 en cas de forte demande. Les chiffres actuels sont très loin de ces objectifs. En mars 2025, Tesla avait produit et vendu environ 46 000 exemplaires selon Carscoops. Le constructeur a depuis réduit sa production pour éviter l'accumulation de stocks invendus. L'Europe, qui représente un marché automobile de premier plan, ne viendra pas compenser ces résultats décevants.
Source : USA Garrison Weisbaden, Carscoops