Après le rejet de leur offre à 17 milliards d'euros pour racheter SFR, les opérateurs Orange, Free et Bouygues Telecom maintiennent leur proposition, et appellent au dialogue avec Altice France.

Le bras de fer semble doucement s'installer entre SFR et Patrick Drahi d'un côté, puis Orange, Bouygues Telecom et Free de l'autre. Mardi soir, les trois derniers cités posaient 17 milliards d'euros sur la table pour racheter la maison-mère Altice France, proposition balayée dès mercredi matin par le board de l'opérateur au carré rouge. Voilà que ce soir, Orange, Free et Bouygues reviennent à la charge.
17 milliards d'euros sur la table pour racheter les activités d'Altice France
Tout a commencé mardi 14 octobre. Les trois grands opérateurs français ont ensemble déposé une offre non engageante visant à acquérir la majorité des activités télécoms d'Altice France. Le montant avancé atteint 17 milliards d'euros pour les actifs ciblés, avec une valorisation implicite totale dépassant les 21 milliards pour l'ensemble du groupe.
La répartition envisagée entre les trois acteurs est assez simple, sur le papier. Bouygues Telecom veut reprendre 43% de la valeur, notamment l'essentiel de l'activité entreprises et le réseau mobile en zone non dense. Free (groupe Iliad) obtiendrait 30% avec une partie des activités pro et consommateurs, tandis qu'Orange se positionnerait sur 27%, pour ne pas froisser l'autorité de la concurrence.
Le trio dit vouloir renforcer les investissements dans la résilience des réseaux très haut débit, la cybersécurité et les nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle. Tout en consolidant la maîtrise d'infrastructures stratégiques pour le pays et en préservant un écosystème concurrentiel, au bénéfice des consommateurs.
Les trois opérateurs veulent ouvrir le dialogue avec SFR
Le rejet matinal et pas franchement surprenant d'Altice France ne décourage pas les prétendants. Dans un nouveau communiqué publié après 18h ce mercredi, Orange, Free et Bouygues Telecom affirment rester convaincus de la pertinence de leur proposition et maintiennent leur offre. Plus encore, ils souhaitent créer un dialogue constructif avec Altice et ses actionnaires pour envisager ensemble comment ce projet pourrait prospérer.
Les trois opérateurs estiment que leur projet servirait l'intérêt de toutes les parties prenantes, qu'il s'agisse des clients, salariés, créanciers et actionnaires. Les créanciers, plus puissants que jamais au sein du capital d'Altice France, pourraient peser dans la balance. Ils mettent en avant la continuité de service pour les clients de SFR et la consolidation d'infrastructures stratégiques françaises.
Reste à savoir si Altice acceptera d'entrer en discussion. Pour l'instant, le groupe n'a pas commenté ce nouveau développement. Mais la tentative de rachat de SFR pourrait redessiner durablement le marché français des télécommunications. Le feuilleton ne fait probablement que commencer.