Altice France, maison mère de SFR, a confirmé ce mercredi matin avoir “immédiatement rejeté” l’offre conjointe déposée la veille par Orange, Bouygues Telecom et Free (Iliad).

Pour rappel, les trois opérateurs proposaient 17 milliards d’euros pour reprendre la plupart des activités télécoms de SFR ; un projet inédit qui visait à se partager le deuxième acteur du marché français.
Une offre à trois têtes, vite balayée
Selon les informations communiquées aux salariés par le PDG Arthur Dreyfuss, l’offre reçue mardi soir a été refusée sans délai. Elle prévoyait un découpage des actifs du groupe, avec un partage à la hauteur de 43 % pour Bouygues Telecom, 30 % pour Iliad (Free), 27 % pour Orange, sur une valorisation totale supérieure à 21 milliards d’euros si l’on inclut l’ensemble des filiales d’Altice France.
Ce projet aurait permis aux trois groupes de mutualiser leurs forces pour reprendre le contrôle du réseau et des clients de SFR, sans créer de fusion directe entre opérateurs. Autrement dit, c'était un moyen d’éviter les blocages réglementaires d’un passage à trois acteurs.
Une manœuvre de négociation plus qu’un refus ferme
Pour Altice, cette première proposition ne répond pas aux attentes stratégiques et financières du groupe, encore fragilisé par une dette dépassant les 24 milliards d’euros. Ce rejet rapide ne ferme toutefois aucune porte : le groupe de Patrick Drahi pourrait chercher à renégocier les termes, attendre une offre revue à la hausse, ou même explorer d’autres pistes de désendettement, y compris des cessions ciblées.
Rapellons que l’hypothèse d’une vente partielle de SFR inquiète depuis plusieurs mois les syndicats et salariés, déjà mobilisés contre le plan d’allègement de la dette d’Altice. Une audience d’appel sur le plan de sauvegarde accélérée doit d’ailleurs se tenir le 4 novembre à Paris.
Et maintenant ?
Le refus d’Altice ne surprend pas vraiment. Plusieurs analystes anticipaient déjà un rejet de la première offre, jugée trop basse et prématurée. Le feuilleton du rachat de SFR ne fait sans doute que commencer.
Reste à voir si les trois opérateurs reviendront à la charge et surtout, à quel prix.
Source : AFP