Un tiers des 18-30 ans consulte une intelligence artificielle pour des questions de santé. Seuls 25 % lui accordent un score élevé de confiance. Les médecins et les proches servent de références principales pour cette tranche d’âge.

©raker / Shutterstock
©raker / Shutterstock

L’étude #MoiJeune menée par OpinionWay pour 20Minutes montre que l’IA est de plus en plus utilisée pour comprendre des symptômes. Pour 11 % des jeunes, elle arrive avant Google. Au total, 58 % tapent leurs symptômes sur Internet. Deux tiers indiquent que ces recherches génèrent des problèmes : 43 % jugent les informations peu fiables et 24 % signalent qu’elles augmentent leur stress. Les jeunes femmes rencontrent plus souvent des difficultés à obtenir un diagnostic clair et estiment que l’accès à une santé gratuite n’apporte pas toujours toutes les réponses.

L’IA attire par sa rapidité et sa disponibilité

Les jeunes ouvrent une application ou un chat d’IA pour obtenir des réponses immédiates, sans attendre de rendez-vous ni se déplacer. Les outils numériques permettent de poser des questions à toute heure et de rester anonymes. Éléonore Quarré, responsable des études société chez OpinionWay, explique : « cela témoigne du besoin d’instantanéité de cette génération. C’est accessible n’importe où, et surtout anonyme ».

Pour certains sondés, l’IA précède même Google. Certains cherchent à comprendre leurs symptômes, d’autres préparent la discussion avec un médecin. Chez les hommes, 46 % utilisent l’IA pour se rassurer ou savoir comment présenter leurs symptômes, contre 33 % chez les femmes.

Seuls 25 % des jeunes attribuent un score supérieur à 7 sur 10 à l’IA. Les recherches numériques fournissent des premières indications, mais les jeunes continuent de consulter des médecins ou de demander conseil à leurs proches pour confirmer leurs observations. Une petite bonne nouvelle, d'autant plus lorsqu'on sait que ChatGPT se trompe dans 83 % des cas sur un diagnostic.

39 % des jeunes femmes considèrent que la santé gratuite en France ne fournit pas toujours un accès complet, contre 25 % des hommes - ©fizkes / Shutterstock
39 % des jeunes femmes considèrent que la santé gratuite en France ne fournit pas toujours un accès complet, contre 25 % des hommes - ©fizkes / Shutterstock

Les jeunes font face à des obstacles dans le système de santé

Deux tiers des jeunes rencontrent des difficultés pour obtenir un diagnostic fiable. Les femmes signalent ces obstacles plus souvent : une sur deux indique avoir vécu une situation où le diagnostic semblait compliqué. Éléonore Quarré précise : « les femmes peuvent être confrontées à une forme de discrimination avec une minimisation de leurs symptômes, surtout si elles sont jeunes ou étrangères ».

39 % des jeunes femmes considèrent que la santé gratuite en France ne fournit pas toujours un accès complet, contre 25 % des hommes. Certains se tournent alors vers l’IA pour identifier ce qui se passe avant de consulter.

Les recherches en ligne peuvent créer du stress ou donner des impressions erronées. Deux tiers des sondés signalent que chercher leurs symptômes sur Internet augmente l’inquiétude ou provoque une perte de temps. 43 % jugent ces informations peu fiables et 24 % disent qu’elles les stressent. L’IA permet toutefois de vérifier rapidement des signes généraux et de repérer les symptômes à surveiller avant de consulter.

Dans la pratique, les jeunes alternent entre l’IA et les consultations. Ils tapent leurs symptômes ou posent des questions à une IA, puis rencontrent un professionnel pour confirmer leurs observations. Les outils numériques apportent un accès immédiat à l’information, et les consultations apportent la précision et le suivi nécessaires.

Pas de quoi se rendre malade pour autant. Il n'empeche, savoir qu'on consulte une IA parce qu'on est en errance médicale, une femme ou loin du cabinet le plus proche en dit long sur l'évolution de la santé.

Source : 20Minutes