La société Otto Aerospace, qui disrupte l'aéronautique comme Elon Musk avec ses voitures et ses fusées, vient d'annoncer une commande de 300 unités de son jet Phantom 3500, vrai bijou de technologie.

La première commande pour l'impressionnant jet Phantom 3500 est officielle ! © Otto Aerospace
La première commande pour l'impressionnant jet Phantom 3500 est officielle ! © Otto Aerospace

300 avions d'un coup, voilà de quoi faire trembler, ou du moins secouer les géants établis de l'aviation privée. Cette semaine, le fournisseur d'avions américain Flexjet est devenu le premier client à commander des exemplaires du Phantom 3500, un jet d'affaires nouvelle génération fabriqué par Otto Aerospace, qui veut disrupter son marché comme Elon Musk a su le faire avec SpaceX, Starlink ou Tesla (même s'il n'a pas fondé cette dernière). Au-delà du volume impressionnant d'avions commandés, la promesse technologie de l'appareil attire évidemment l'attention, avec une énorme réduction de la consommation de carburant.

Le Phantom 3500 ne fait pas qu'en mettre plein la vue, il est aussi très économe en carburant

Le Phantom 3500 coûte 19,5 millions de dollars pièce, soit environ 17 millions d'euros. On comprend donc, et excusez-nous d'évoquer son prix en premier, qu'en commandant 300 exemplaires à l'Américain Otto Aerospace, Flexjet a signé un chèque de plusieurs milliards de dollars. Il faut dire que le Phantom 3500 possède des atouts.

L'appareil mise sur une aérodynamique laminaire intégrale. Concrètement, l'air glisse de manière ultra-fluide le long de la carlingue, sans créer de turbulences. Extrêmement rare dans l'aviation car elle exige des surfaces d'une perfection absolue, cette approche réduit drastiquement la résistance à l'air. Couplée à une structure entièrement en composites de fibre de carbone, cette prouesse technique permet d'économiser plus de 60% de carburant.

Les performances environnementales vont encore plus loin avec du carburant aviation durable (SAF). Les émissions de CO₂ plongent alors de 90%, tandis que les coûts de carburant baissent de 40%, malgré le prix élevé du SAF. À 950 km/h, le Phantom 3500 atteint presque les émissions par siège et par kilomètre d'une voiture électrique roulant à 88 km/h. En volant à des altitudes où les traînées de condensation se forment rarement, il élimine même 57% de l'impact climatique de l'aviation lié à la formation de nuages.

Otto Aerospace ne s'arrête pas là. L'entreprise vante son appareil comme le premier jet long-courrier capable de tenir l'engagement de l'industrie pour le zéro émission nette d'ici 2050, avec une réduction de 97% de l'impact total sur le réchauffement climatique. Une ambition, sur le papier, qui pourrait redéfinir les standards du secteur si les promesses sont tenues lors des premiers vols prévus en 2027.

L'intérieur du Phantom 3500 © Otto Aerospace / Clubic
L'intérieur du Phantom 3500 © Otto Aerospace / Clubic

Otto Aerospace, un bébé de l'aviation déjà devenu grand

Pour la compagnie Flexjet, cette commande de 300 Phantom 3500 n'est pas qu'un simple renouvellement de flotte. L'accord entre les deux entreprises comprend une dimension stratégique, puisque l'organisation de maintenance interne de Flexjet deviendra un centre de service agréé Otto, ce qui assurera une complète autonomie opérationnelle à l'opérateur. Un partenariat gagnant-gagnant qui sécurise leur relation commerciale sur le long terme, avec des livraisons attendues à partir de 2030.

L'appareil lui-même réserve quelques surprises aux passagers. Avec des fenêtres de 72 pouces de large, le Phantom 3500 sera construit de manière à offrir une vue panoramique et sans éblouissement s'il vous plaît sur la courbure de la Terre, depuis son altitude de croisière à 15 000 mètres. Les hublots nouvelle génération, plus légers et silencieux, portent ainsi l'empreinte d'Otto, à savoir repenser chaque détail. Ses concurrents sont les illustres Bombardier, Embraer et Cessna, mais le petit nouveau texan compte jouer la carte de l'innovation radicale à fond.

Chez Otto Aerospace, tout semble aller pour le mieux, puisque l'État de Floride a déjà sorti le chéquier avec 515 millions de dollars d'aide pour financer une usine de 93 000 m² près du Cecil Airport de Jacksonville. Cette « smart factory » intégrera des procédés de robotique avancée, d'assemblage automatisé et d'intelligence artificielle pour atteindre la précision extrême requise par le flux laminaire. Dennis Muilenburg, emblématique ex-PDG de Boeing et aujourd'hui président du conseil d'administration d'Otto, estime que « l'aviation entre dans son ère la plus transformatrice depuis plus d'un siècle. » Rien que ça.