La Maison-Blanche s’invite dans les décisions de recrutement de Microsoft avec une rare véhémence. Le Président Donald Trump exige le départ immédiat de Lisa Monaco, la nouvelle patronne des affaires publiques du géant de la tech, qu’il qualifie de menace pour la sécurité nationale.

Par une injonction publiée sur le réseau Truth Social, le pouvoir politique américain vient de placer Microsoft dans une position extraordinairement délicate. L’objet du courroux présidentiel est Lisa Monaco, dont la récente nomination à la tête des relations institutionnelles de l’entreprise est jugée inacceptable. En cause, son passé au sein des administrations démocrates précédentes, notamment comme numéro deux du ministère de la Justice sous Joe Biden.
Une affaire de sécurité nationale ?
L’attaque est directe. Donald Trump affirme que Lisa Monaco ne devrait avoir accès à aucune information sensible chez Microsoft, arguant avoir déjà révoqué son habilitation de sécurité plus tôt cette année. Pour la Maison-Blanche, son embauche par un fournisseur aussi stratégique de l’État fédéral représente un risque inacceptable. Le message présidentiel est sans équivoque : Microsoft doit la licencier « maintenant ».
Cette offensive est rapidement relayée par les alliés politiques du Président sur les réseaux sociaux, qui amplifient la pression en appelant à une remise en question des lucratifs contrats publics de Microsoft. L’affaire dépasse ainsi le cas d’une seule personne pour devenir un avertissement lancé à l’ensemble du secteur. Le message est clair : la proximité avec le pouvoir politique a un prix et les choix de personnel des entreprises ne sont pas à l’abri d’une sanction publique.
Microsoft au pied du mur
Pour Microsoft, la situation est un véritable casse-tête. Le poste de direction des affaires publiques est par nature stratégique. Il consiste à piloter les relations avec les gouvernements, à anticiper les régulations et à défendre les intérêts de l’entreprise sur la scène mondiale, notamment sur des dossiers aussi sensibles que la cybersécurité ou l’informatique en nuage. L’expérience de Lisa Monaco au cœur de l’appareil d’État américain était vraisemblablement perçue comme un atout majeur par le géant de Redmond.
Cependant, en tant que partenaire technologique de premier plan du gouvernement américain, Microsoft ne peut ignorer une telle injonction présidentielle. L’entreprise, qui est restée silencieuse pour le moment, doit désormais naviguer entre la défense de son autonomie de gestion et la préservation de ses relations commerciales avec Washington. Toute la question est de savoir comment elle pourra garantir des cloisons étanches pour rassurer l’exécutif sans pour autant céder à une pression jugée par certains comme une ingérence abusive. Cet épisode s’annonce comme un test majeur pour la souveraineté des grandes entreprises technologiques face au pouvoir politique.
Source : Tech Crunch