En marge de la visite de Donald Trump au Royaume-Uni, le géant Microsoft a annoncé un investissement record de 30 milliards de dollars sur place. Cette manne servira notamment à financer le plus grand supercalculateur britannique.

Microsoft arrose le Royaume-Uni de milliards de livres d'investissements © WD Stock Photos / Shutterstock.com
Microsoft arrose le Royaume-Uni de milliards de livres d'investissements © WD Stock Photos / Shutterstock.com

Timing parfait ou calcul diplomatique ? Alors que Donald Trump pose ses valises à Windsor pour sa seconde visite d'État britannique, Microsoft choisit ce moment précis pour dégainer son plus gros chèque jamais signé outre-Manche. Trente milliards de dollars sur quatre ans, soit environ vingt-cinq milliards d'euros, rien que ça. De quoi faire oublier, l'espace d'un instant, les récentes turbulences politiques londoniennes et redorer le blason économique du Royaume-Uni.

Microsoft débloque 30 milliards et annonce son plus grand supercalculateur britannique

« Nous investirons plus de 30 milliards de dollars sur quatre ans pour renforcer les bases que nous avons déjà posées ici, notre plus gros investissement dans le pays à ce jour », lâche Satya Nadella sur X. Vous allez comprendre que le patron de Microsoft ne fait pas dans la demi-mesure. Au menu, on retrouve la construction du « plus grand supercalculateur du Royaume-Uni », qui trouvera ses quartiers à Loughton, dans le nord-est londonien.

Cette enveloppe XXL arrive comme un cadeau du ciel pour Keir Starmer. Le Premier ministre britannique jongle avec une croissance économique poussive et une crise politique embarrassante, notamment marquée par le limogeage de son ambassadeur à Washington pour ses liens avec le défunt sulfureux Jeffrey Epstein. Difficile de refuser un tel coup de pouce médiatique en pleine visite présidentielle américaine.

Microsoft n'en est en tout cas pas à son coup d'essai au Royaume-Uni. Avec ses 6 000 employés britanniques, ses centres de données et ses laboratoires d'IA déjà implantés, le géant de Redmond double la mise. Satya Nadella en a même profité même pour teaser « de nouveaux investissements dans les centres de données » américains, qui devraient être annoncés d'ici la fin de la semaine.

Une pluie de milliards made in USA déferle sur le Royaume-Uni

Microsoft ouvre la voie, mais toute la Silicon Valley suit le mouvement. Reuters nous apprend que Google débarque aussi avec ses 5 milliards de livres sur deux ans, comprenant un centre de données flambant neuf à Waltham Cross, et le renforcement de ses projets DeepMind. NVIDIA n'est pas en reste avec 120 000 unités de traitement graphique à déployer, son plus gros pari européen à ce jour.

L'ensemble forme ce que Londres baptise pompeusement le « Tech Prosperity Deal », à savoir 31 milliards de livres d'investissements privés américains, soit 36 milliards d'euros. Dans la foulée, NVIDIA s'associe avec la start-up britannique Nscale pour installer 60 000 puces Grace Blackwell Ultra, dans le cadre du projet Stargate d'OpenAI. « Cela fera vraiment du Royaume-Uni un créateur d'IA, pas un simple consommateur », promet David Hogan, vice-président de NVIDIA.

Et figurez-vous que défilé ne s'arrête pas là. Amazon Web Services, Oracle, Black Rock, Salesforce, CoreWeave... tous sortent leurs carnets de chèques avec des engagements allant de centaines de millions à plusieurs milliards d'euros. De quoi conforter la position britannique dans la course mondiale à l'IA, notamment face à la France, même si le rapport Artificial Intelligence Index 2025 de Stanford place encore le pays loin derrière les États-Unis et la Chine en termes d'investissements privés.