Le groupe de Cupertino dénonce l’impact du Digital Markets Act. Selon lui, la nouvelle réglementation européenne ralentit l’arrivée de certaines fonctions sur ses produits.

Apple n'en peut plus de la régulation européenne, et le fait savoir ©raphaelhuber / Shutterstock
Apple n'en peut plus de la régulation européenne, et le fait savoir ©raphaelhuber / Shutterstock

Malgré le lancement de l'iPhone 17, Apple est d'humeur maussade et tient à le faire savoir. Le sujet de sa colère ? L'Union européenne qui, selon elle, lui met toujours plus de bâtons dans les roues sous couvert d'ouverture à la concurrence. Cette fois, la coupe est pleine, et le constructeur californien a tenu à exprimer son mécontentement dans un long communiqué de presse, publié sur son site web. La liste de griefs est longue comme le bras, et le constructeur prévient que les décisions européennes pourraient avoir de sérieuses conséquences pour les consommateurs.

Des produits amputés des dernières fonctions, et selon Apple c'est la faute de l'Europe

Avec l’entrée en vigueur du Digital Markets Act (DMA), la firme américaine estime que les consommateurs européens ne profiteront pas des mêmes innovations que le reste du monde. En cause : de nouvelles obligations qui l’obligent à ouvrir davantage son écosystème et à rendre certaines fonctionnalités compatibles avec des appareils ou services concurrents. Greg Joswiak, vice-président d'Apple en charge du marketing, affirme dans un entretien à la BBC que ce surcroît d’ingénierie entraîne des retards et compromet l’expérience « fluide et magique » qu’elle revendique depuis des années.

Alors que ses nouveaux AirPods Pro 3 et leur fonction de traduction en direct arrivent aux États-Unis, l’entreprise a annoncé qu’ils ne seront pas disponibles en Europe pour l’instant. L’entreprise explique qu’elle doit d’abord s’assurer que cette technologie fonctionne de manière sécurisée avec d’autres appareils, ce qui demande un temps de développement supplémentaire.

Même constat pour iPhone Mirroring, qui permet d’afficher et de contrôler son iPhone directement depuis un Mac. Apple indique ne pas avoir trouvé de méthode jugée sûre pour rendre cette fonction compatible avec des produits non Apple, craignant des risques sur la protection des données. En attendant, cette fonctionnalité reste indisponible pour les utilisateurs européens.

La firme mentionne également des outils liés à Plans, comme l’historique des lieux visités ou les itinéraires favoris, qui sont retardés en raison des exigences du DMA. Selon Apple, partager ces données avec des services tiers ouvrirait la porte à des atteintes à la vie privée, un risque jugé inacceptable par ses ingénieurs. Même constat pour les boutiques d'applications tierces ou accès à certaines données sensibles, comme l’historique des réseaux Wi-Fi rejoints ou le contenu des notifications, formulées par d’autres entreprises au nom du DMA.

Apple menace de retarder la sortie de ses produits en cas de régulation renforcée

Pour Apple, le DMA remet en cause son modèle fermé, souvent qualifié de « jardin clos ». L'entreprise estime que cette architecture, qui combine matériel et logiciels propriétaires, garantit une meilleure sécurité, une plus grande confidentialité et une expérience plus simple pour l’utilisateur. Greg Joswiak, est allé jusqu’à déclarer que les régulateurs « veulent enlever la magie et nous rendre comme les autres ».

Apple explique même que, si elle ne prévoit pas de retarder la sortie de certains appareils en Europe, elle pourrait être contrainte de le faire si la Commission renforce encore sa régulation. La situation semble ubuesque sur le papier, mais Apple prévient qu'elle pourrait repousser la sortie d'un MacBook ou d'une paire d'AirPods sur le continent européen en cas de point de non-retour.

Les critiques de Cupertino visent aussi les nouvelles obligations en matière d’applications. L’ouverture aux marketplaces alternatives et au sideloading impose, selon Apple, de nouveaux risques : arnaques, malwares, contenus illicites ou encore absence de contrôle parental efficace. La firme assure que les utilisateurs européens pourraient être davantage exposés à des apps frauduleuses ou inappropriées.

Enfin, Apple s’inquiète de demandes d’accès à certaines données sensibles, comme l’historique des réseaux Wi-Fi rejoints ou le contenu des notifications, formulées par d’autres entreprises au nom du DMA. La société estime que ces requêtes représentent un danger pour la confidentialité des utilisateurs et prévient que d’autres retards pourraient s’accumuler dans les prochains mois.

Le bras de fer entre Apple et l'Union européenne continue donc de plus belle, et n'est pas près de s'arrêter. Tant pis pour les utilisateurs qui payent les pots cassés et ne peuvent pas profiter des dernières fonctions de leurs produits, comme le reste du monde.

Source : 9to5Mac

À découvrir
Quel est le meilleur iPhone à acheter en 2025 ?
11 septembre 2025 à 11h45
Comparatif