L'armée de l'Air et de l'Espace a organisé son premier exercice dédié à la défense sol-air. L'exercice baptisé « Saphir DSA 25-1 » réunissait, à Avord, des militaires et industriels.

La base d'Avord, dans le Cher, a vécu deux semaines d'effervescence militaire, avec l'exercice Saphir DSA 25-1. Pour la première fois, les spécialistes de la défense sol-air française se sont retrouvés autour d'un exercice entièrement consacré à leurs missions. Ils ont pu tester grandeur nature le système sol-air de moyenne portée (SAMP) Mamba, et renforcer leur préparation aux conflits de haute intensité.
La défense sol-air française organise son premier exercice dédié
L'exercice Saphir DSA 25-1 s'est imposé comme un laboratoire d'innovation pour la défense aérienne française. Du 8 au 19 septembre, la base aérienne 702 d'Avord a accueilli cette première édition orchestrée par la Brigade aérienne de l'aviation de chasse (BAAC), sous la conduite de l'Escadre sol-air de défense aérienne (ESADA).
Le système sol-air de moyenne portée Mamba, vedette de ces manœuvres, a montré toute sa polyvalence. Entré en service en 2010, ce bouclier technologique peut embarquer jusqu'à huit missiles Aster 30, capables de neutraliser aussi bien des avions de chasse que des drones, mais aussi des missiles de croisière et des projectiles balistiques. Une panoplie impressionnante.
Les quatre escadrons de défense sol-air se sont relayés sur huit modules de lancement terrestre et un module de rechargement. Cette configuration a permis d'éprouver toute la chaîne opérationnelle, de la détection à l'interception, en passant par les phases critiques de maintenance et de rechargement sous contrainte temporelle.

Industriels et militaires collaborent pour optimiser le Mamba
La collaboration entre aviateurs et industriels fut l'un des points forts de cet exercice inédit. MBDA, Eurosam, Ausonia, Cormarch et Leonardo SD ont déployé leurs équipes aux côtés des techniciens militaires. Tout cela a créé une émulation technique particulièrement fructueuse pour repenser les procédures de maintenance.
« Les équipes mobilisées ont réalisé la conduite de chantiers de maintenance de grande ampleur, en coordination avec les industriels », a réagi le lieutenant Romane à l'issue de l'exercice, lui qui est commandant en second de l'escadron de soutien technique sol-air d'Avord. Cette synergie a aidé à réduire les temps d'intervention, tout en exposant les opérateurs à des situations techniques inédites, des cas dits « non conformes ».
Ces dysfonctionnements réels du matériel sont devenus des opportunités d'apprentissage précieuses. Ils préparent les équipes à gérer les imprévus qui peuvent survenir en mission opérationnelle. « L'inconfort est une des plus grandes sources de créativité », philosophe le général commandant de la BAAC Pierre Gaudillière, qui nous confirme ici que cette approche disruptive suit la montée en puissance stratégique française, plus utilise que jamais face aux menaces de notre monde.