Le régulateur des télécoms, l'ARCEP, nous apprend vendredi que 5,9 millions de cartes SIM fonctionnent encore sur des réseaux en 2G et 3G, deux réseaux dont l'extinction est programmée à court terme.

La transition vers la 4G et la 5G prend des allures de course contre-la-montre en France. L'ARCEP, l'autorité des télécoms, vient de publier des chiffres qui interpellent sur l'ampleur du défi à relever. Il reste encore 2,8 millions de cartes SIM utilisées sur le réseau 2G, et 3,1 millions sur le réseau 3G, qui doivent pourtant s'éteindre fin 2026 pour le premier, et fin 2029 au plus tard pour le second. Le régulateur pointe du doigt la lenteur de la modernisation des appareils d'ancienne génération.
Plusieurs millions de téléphones incompatibles avec la 4G et la 5G sont encore en circulation
Les chiffres livrés ce vendredi 19 septembre par l'ARCEP feront peut-être bouger les lignes. À la fin du deuxième trimestre 2025 très précisément, pas moins de 5,9 millions de cartes SIM continuent de vivre exclusivement dans l'univers des réseaux 2G et 3G. L'autorité de régulation des télécoms a donc décidé de mettre en place un observatoire trimestriel pour suivre cette migration forcée, histoire de ne pas avoir de mauvaises surprises.
La répartition de ces équipements est assez surprenante. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas majoritairement les téléphones particuliers qui posent problème. Les services Machine-to-Machine, ces systèmes automatisés qui gèrent alarmes, ascenseurs et télésurveillance, représentent 54% des cartes concernées avec 3,2 millions d'unités : 1,2 million en 2G, 2 millions en 2G/3G.
Les particuliers ne sont pas en reste, avec 2,7 millions de cartes SIM (1,6 million en 2G, 1,1 million en 2G/3G) dans des téléphones et tablettes incompatibles avec la 4G. Ces appareils représentent pèsent pour 3,4% du parc total, un pourcentage qui peut paraître faible, à première vue seulement. Car derrière chaque pourcentage se cachent des milliers et des milliers d'utilisateurs qui vont devoir impérativement changer d'équipement.
Orange ouvre le bal de l'extinction dès le printemps 2026
Un petit point calendrier s'impose. Les opérateurs ne plaisantent plus avec les échéances. On sait qu'Orange, qui s'est largement confié à Clubic sur le sujet, dégaine le premier avec l'extinction de la 2G dès mars 2026, suivi de près par SFR et Bouygues Telecom qui programment la fin de cet ancestral réseau pour la fin de l'année 2026. Pour la 3G, le sursis dure jusqu'en 2028-2029, mais le répit sera de courte durée.
Cette fermeture programmée s'explique par des raisons très concrètes que les opérateurs ne cachent plus. Les réseaux 4G et 5G consomment moins d'énergie, offrent une meilleure sécurité et permettent de libérer des fréquences précieuses. Et plus de 99,8% des antennes 2G/3G sont déjà équipées en 4G, ce qui rend le maintien des anciennes technologies de plus en plus coûteux.
Free Mobile fait cavalier seul en ne communique pas encore ses dates d'extinction. Un indice toutefois : l'itinérance 2G et 3G signée entre l'opérateur de Xavier Niel et Orange court jusqu'au 31 décembre 2028.
Le mode d'emploi pour éviter la panne sèche
Pour ne pas se faire piéger par l'extinction de la 2G et de la 3G, il faut penser à vérifier la compatibilité 4G de son téléphone en consultant ses caractéristiques techniques, ou en tapant le modèle suivi de « compatibilité 4G » dans un moteur de recherche. Mais attention, car un téléphone compatible 4G pour Internet ne l'est pas forcément pour les appels vocaux, qui nécessitent la technologie VoLTE (Voice over LTE), permettant de passer des appels directement sur le réseau 4G.

Les entreprises et copropriétés (pour les ascenseurs notamment) doivent faire le tour de leurs équipements connectés sans délai. Systèmes d'alarme, interphones, dispositifs de téléassistance, tout doit être passé au crible, rappelle l'ARCEP. Le diagnostic doit être rapide, car les délais de remplacement peuvent être longs, surtout quand il faut coordonner plusieurs prestataires.
La bonne nouvelle dans cette transition forcée, c'est que la 4G couvre désormais plus de 99,9% de la population française. Les zones blanches ne devraient donc pas poser de problème majeur. L'ARCEP observe déjà une baisse d'un tiers du nombre d'équipements concernés en un an, signe que la sensibilisation commence à porter ses fruits.