L'Europe veut réduire sa dépendance à la Chine pour ce qui est des terres rares. Et ça passera par un site incontournable en France.

Dans sa bataille économique avec les États-Unis, la Chine a montré qu'elle avait un as dans sa manche : les terres rares. L'empire du Milieu extrait en effet 70% de ces minerais et représente 90% du raffinage mondial (et même 99,9% des terres rares lourdes). Une dépendance assez peu rassurante pour l'Union européenne, surtout à une époque où les grandes puissances tendent à utiliser leurs avantages économiques comme des outils de pression géopolitique. Résultat, le Vieux Continent développe une stratégie d'autonomie, qui passe par la France.
L'usine Solvay de la Rochelle, un atout unique en Europe
Le site du groupe chimique belge Solvay installé à La Rochelle devrait être d'une grande importance à l'avenir. Car même si la volonté de l'Union européenne de développer une autonomie dans le secteur est là, volonté illustrée par la mise en œuvre l'année dernière du Critical Raw Materials Act, le Vieux Continent est encore très mal doté.
On ne compte ainsi à ce jour que deux sites de traitement des terres rares, l'un en Estonie, et le second à la Rochelle. Et ce dernier est d'importance, puisqu'il est le seul site au monde situé en dehors de la Chine à être en capacité de traiter les 17 terres rares.

Le site pourrait fournir jusqu'à 30% des besoins européens
Raison pour laquelle le site bénéficie du soutien des autorités publiques, bénéficiant notamment de crédits d'impôts de l'ordre de 20 millions d'euros. Au mois d'avril dernier, Solvay a inauguré une nouvelle ligne de recyclage de ces matériaux, qui devrait booster la capacité de traitement du site.
« Nous pensons pouvoir produire environ 30 % des terres rares dont l'Europe a besoin simplement en recyclant les moteurs et autres équipements en fin de vie » a expliqué le PDG de Solvay, Philippe Kehren.
Mais si l'Europe peut traiter les terres rares, elle doit aussi assurer des approvisionnements en matières premières. Car à ce jour, il n'existe pas de mines sur le territoire européen, malgré des projets en Norvège et en Suède. Pour le moment, l'Union européenne se tourne vers d'autres régions du monde, comme l'Amérique latine, où elle a signé un accord l'an dernier avec le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay.
Source : BBC