L'Union européenne a de grandes ambitions dans la production des semi-conducteurs. Mais pour réussir, il faudra mettre beaucoup d'argent sur la table, selon les spécialistes du secteur.

En mars dernier, on apprenait que l'Union européenne voulait mettre en place un « Chips Act 2.0 », qui lui permettrait d'accélérer dans la filière des semi-conducteurs – ce que la première mouture du plan n'avait pas vraiment permis. Et avant de lancer son plan, Bruxelles a consulté les spécialistes du secteur pour obtenir les meilleures perspectives possibles sur ses investissements à venir. Les premiers retours poussent à une augmentation des financements de la Commission européenne.
Il va falloir augmenter fortement les investissements européens dans la filière
L'Europe peut faire des choses dans les semi-conducteurs. Mais pour cela, il faudra investir, beaucoup investir. C'est ce qu'explique l'association SEMI, qui met en lien à travers la planète quelque 1,5 million de professionnels du secteur des semi-conducteurs.
D'après cette dernière, l'Union européenne, pour son prochain programme concernant la filière, devrait multiplier par quatre ses investissements. L'objectif serait ainsi de voir 20 milliards d'euros être injectés sur l'ensemble de la supply chain, pour générer au total 260 milliards d'euros d'investissement venant du public et du privé, comme le détaille la lettre envoyée par SEMI, et à laquelle Reuters a eu accès.

L'UE veut représenter 20% du marché en 2030
La première version du Chips Act était elle plus modeste, puisque la Commission européenne n'a à cette heure dépensé que 4,5 milliards d'euros sur le budget de 43 milliards d'euros prévu par ce programme lors de son vote. Les états-membres ont en moyenne pris en charge 80% des investissements publics pour les projets dans les semi-conducteurs.
Si SEMI demande à Bruxelles de muscler ses efforts, c'est aussi parce que l'Union européenne souhaite devenir un acteur important des semi-conducteurs dans les prochains années, avec comme ambition d'atteindre les 20% de parts de marché globales à l'horizon 2030. Pour l'heure, les projections des spécialistes indiquent que l'UE devrait représenter seulement 11,7% de ce marché dans 5 ans.
Source : Reuters