Test de Simon The Sorcerer : Rencontre Avec Les Extraterrestres

Après deux titres devenus cultes à la grande époque du jeu d'aventure point & click, et un troisième en 3D à oublier rapidement, Simon Le Sorcier était venu nous rendre visite l'année dernière dans un quatrième épisode bien agréable qui avait réconcilié le jeune sorcier avec ses admirateurs. Sylver Style a repris le flambeau avec brio et nous propose en cette fin d'année 2009 de repartir à l'aventure avec Simon dans ce Simon The Sorcerer : Rencontre Avec Les Extraterrestres, un cinquième opus qui nous offre une rencontre du troisième type sur fond de parodie comme à l'accoutumée.

C'est pas sorcier

Au Royaume magique c'est l'effervescence pour fêter la nouvelle année. Après les réjouissances, Simon reprend son activité principale, manger des pizzas tout en s'admirant au travers du film réalisé pour le Nouvel An. Alix, sa petite amie, s'en va exaspérée. C'est alors que l'on frappe à la porte de la maison. Simon réalise un effort surhumain pour s'extraire de son confortable fauteuil et aller ouvrir. Et là, quelle n'est pas sa surprise de se retrouver face à face avec deux étranges créatures à la peau verte qui le menacent avec un mystérieux appareil ressemblant à une arme. Simon leur claque la porte au nez et doit alors trouver un moyen de s'échapper. Les extraterrestres ont envahi le Royaume magique et son destin est entre les mains de Simon, ce qui n'est pas forcément une très bonne nouvelle.

Mis en chantier dans la foulée du précédent titre, peu d'éléments différencient cet épisode du précédent surtout au niveau de l'interface qui nous est proposée. Nous nous retrouvons donc dans un jeu d'aventure dans le style point & click en vue à la troisième personne. Les déplacements de Simon ont été intelligemment pensés et, selon l'éloignement du clic par rapport à sa position à l'écran, il se mettra à courir ou à marcher. Un double clic sur une sortie (toutes visibles par appui sur une touche) permet de se rendre directement à l'écran suivant. L'inventaire peut-être affiché en permanence ou appelé en plaçant la souris en bas de l'écran. Les principaux éléments interactifs sont également affichables à tout moment grâce à une touche. Du classique désormais, mais de l'efficace, et toutes les options indispensables sont bien présentes. Les auteurs connaissent bien leur sujet.


Tout comme dans le précédent, le journal accessible à tout moment propose un résumé des objectifs en cours et de ceux terminés. Le système d'aide a été conservé et nous disposons de trois indices pour nous mettre sur la piste de ce qu'il convient de faire. Si les deux premiers conseils ne font que reformuler la problématique tout en nous mettant un petit peu sur la voie, attention à l'utilisation du dernier. En effet, celui-ci, dans la majorité des cas, donne la solution. Il est donc impossible de rester bloqué bien longtemps dans cet épisode, malgré quelques énigmes à la logique absurde inhérente à la série et au fait que nous évoluons dans un monde magique.


Mais heureusement, Silver Style ne s'est pas contenté de nous proposer un simple copié/collé de l'épisode précédent en matière de réalisation. Ainsi, le titre s'est fortement amélioré visuellement parlant. S'il est toujours aussi coloré et nous propose de très nombreux détails dans ses environnements, un bel effort a été fourni sur le rendu des personnages qui, s'ils ne sont pas véritablement en cell shading, ont un aspect qui s'en approche fortement et permet d'afficher diverses animations assez fines. Quelques défauts restent visibles en cas de gros plan sur les visages, mais rien de bien méchant. Cette finesse d'animation nous évite l'aspect robotisé des personnages et permet de fortement détailler les mouvements de chaque action.

Harry Potter n'a qu'à bien se tenir

Des animations variées qui se retrouvent de-ci de-là dans les environnements pour égailler un peu les lieux visités. Un joli travail a également été effectué sur les jeux d'ombres et de lumières créant une ambiance et une atmosphère adéquate pour chaque endroit. Nouveauté par rapport à l'épisode précédent, la caméra n'est pas fixe et elle suit Simon dans certains de ses déplacements zoomant et dézoomant pour un peu plus de dynamisme. Nous retrouvons à nouveau avec plaisir des environnements panoramiques et non de simples décors n'occupant l'espace que d'un écran. Notons au passage que le jeu supporte les écrans larges désormais de plus en plus répandus.

Nous avions regretté le travail effectué sur le doublage français de l'épisode précédent, très décevant sur ce point. Le titre étant passé des mains d'Atari à celles de Micro Application, ce dernier n'a pas estimé devoir passer par la case doublage français. Reconnaissons que ce n'est pas forcément une déception, le doublage anglais étant excellent et la synchronisation labiale de bonne facture. Les sous-titres en français ne sont pas exempts de quelques coquilles, voir d'erreur de traduction, mais sur la totalité rien de bien affolant. D'autant que l'humour bon enfant est bien retranscrit et les adaptations correctes. Les compositions musicales sont bien agréables et variées tout comme l'ambiance sonore riche en bruitages. Mais certains sombrent dans le burlesque ou manquent quelque peu de soins avec des boucles inachevées écorchant légèrement les oreilles.


L'humour, la parodie, l'impertinence et la dérision sont bien les crédos de la série des Simon Le Sorcier. Après avoir égratigné les contes de fées et la mythologie dans l'opus précédent, cet épisode s'attaque à des thèmes un peu novateurs, pour la série en tout cas. Si les contes de fées sont moins écorchés qu'avant (le Chat Botté en prend pour son matricule), c'est essentiellement Pirates des Caraïbes et le célèbre Jack Sparrow ainsi que La Guerre Des Étoiles qui sont pris pour cible désormais. Nous retrouvons quelques personnages inhérents à la série (Alix, Swampy), certains issus de l'épisode précédent (Boucle d'Or la voleuse, le Petit Chaperon Rouge toujours aussi teigne et militante et le Loup totalement alcoolique), et de petits nouveaux qui font leur apparition ici. Tous en prennent pour leur grade notamment le Loup. Seul le génie issu du deuxième opus n'est pas bien exploité dans cet épisode.


Le tout nous est proposé avec un scénario à la mise en scène plutôt sympathique durant les premières heures de jeu, mais qui hélas peine à garder le rythme et commence peu à peu à s'essouffler. Les énigmes proposées souffrent également d'une certaine redondance et les mêmes mécaniques se retrouvent plusieurs fois utilisées. Bien que le titre tente tardivement de relancer le dynamisme de l'aventure en proposant une énigme pouvant être résolue de trois façons différentes ou en dirigeant le Loup, il reste trop frileux et beaucoup plus linéaire que le précédent dans lequel une myriade de petites quêtes à résoudre simultanément étaient proposées. Ici, le scénario nous entraîne sans nous laisser le choix vers une fin décevante dans laquelle le manque d'imagination des auteurs est manifeste et où le joueur n'a pas grand-chose à faire. Pour le compte, si vous n'abusez pas de la troisième option de l'aide intégrée, comptez entre huit et dix heures pour en voir le bout. Une fin qui propose un nouveau menu permettant de traduire les sons émis par les extraterrestres et de comprendre le fin mot de l'histoire.

Conclusion

Avec ce cinquième épisode des aventures de Simon le Sorcier, Silver Style confirme sa maîtrise du genre ainsi que la remise sur les rails de la série. Leur erreur aura peut-être été de proposer un peu trop rapidement une nouvelle aventure sans prendre le temps de la fignoler aux petits oignons. Avec une réalisation très correcte et une histoire intéressante, malgré le fait qu'elle s'enlise dans le grand n'importe quoi par moment, cette nouvelle aventure n'en demeure pas moins une valeur sûre de la série. Elle séduira les adeptes du sorcier et de son univers décalé.



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