"La réalité virtuelle du nuage Internet" une tribune de Bernard Seité

10 août 2009 à 15h32
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Directeur technique AMD France, Bernard Seité propose une tribune libre sur l'informatique dans les nuages de serveurs (cloud computing en V.O.) dans laquelle il rappelle le rôle central des processeurs pour faire fonctionner ces nouvelles infrastructures.

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Bernard Seité
Le « cloud computing » (par allusion au nuage Internet) est un terme dont l'usage s'est tellement répandu au cours des dernières années qu'il a aujourd'hui plusieurs significations. Aussi, derrière le battage médiatique se cache un risque de confusion.

En fait, il s'agit essentiellement d'un schéma informatique dans lequel des ressources évolutives dynamiques sont offertes en tant que service via Internet, qu'il s'agisse d'applications, d'infrastructures, d'espaces de stockage ou de plates-formes. L'importance des changements sociaux et économiques impliqués contribue à stimuler cette nouvelle ère technologique. La messagerie électronique, les réseaux sociaux ou les banques en ligne ne représentent qu'une partie des forces motrices. Dans le secteur informatique, le tapage médiatique supplante parfois la réalité des faits en matière de capacité et d'exécution réelles mais dans le cas du cloud computing, c'est la technologie sous-jacente, en particulier les changements de conception apportés aux serveurs et aux processeurs, qui contribue à rendre ces prédictions enthousiastes réalisables pour ce nouveau marché plein d'avenir.

Le cloud computing offre aux utilisateurs la possibilité d'acquérir des ressources supplémentaires, notamment d'accéder à de nouvelles applications, à des espaces de stockage supplémentaires ou à un traitement informatique plus rapide, sans présenter la complexité infrastructurelle qui caractérise généralement ces améliorations. Prenons un exemple concret : une entreprise diffuse un spot de publicité à la télévision. S'attendant à ce que le trafic sur son site Web augmente considérablement dans les 24 heures suivant la diffusion de son spot, l'entreprise peut éprouver le besoin d'acheter des capacités de traitement informatique auprès d'un fournisseur en ligne pour faire face au pic de demande.

Toutefois, dans un souci d'efficacité, les ingénieurs et directeurs informatiques doivent pouvoir se faire une idée précise des points auxquels ces ressources sont le plus nécessaires. C'est pourquoi une infrastructure transparente est essentielle à l'allocation appropriée des ressources. Aussi, de nombreuses entreprises déploient un système de virtualisation avant de lancer une stratégie de cloud computing : cette méthode facilite le cloud computing et l'approvisionnement en ressources.

Grâce à la virtualisation, logiciels et matériels sont désolidarisés ce qui permet le fonctionnement de plusieurs systèmes d'exploitation et applications sur un même serveur physique par le biais de machines virtuelles, les ressources (mémoire et espaces de stockage) étant allouées selon le besoin du logiciel.
Or, l'architecture du serveur est sous-jacente à la virtualisation et au cloud computing. Le processeur est ainsi un élément clé ayant contribué à une telle progression de la virtualisation et du cloud computing.

Afin d'exécuter des serveurs de virtualisation et de passer au cloud computing, il est nécessaire d'optimiser matériel et logiciels en termes de consommation énergétique équilibrée et de performances brutes. Pour ce faire, on agit sur la surcharge du serveur : les ressources requises pour les applications et les logiciels sont affectées afin que l'exécution soit la plus efficace possible.

Comment l'évolution du paysage des processeurs peut nous aider à développer le phénomène du cloud computing ? Quelle direction allons-nous prendre ?
Parallèlement au besoin croissant de traiter davantage de données, d'effectuer des calculs plus rapides et d'accéder à davantage de mémoire, la transition des processeurs 32 bits x86 à la technologie 64 bits x86 a permis aux entreprises de faire face aux demandes de traitement. Le nombre de cœurs de processeur a ensuite lui aussi augmenté, permettant une utilisation multitâche tout en empêchant toute surcharge de l'un des cœurs. La technologie de traitement multicœur a rendu possible l'information plus rapide et éco-énergétique.

Non seulement est-on passé des processeurs double-cœur aux processeurs quadricœurs, puis aux processeurs à six cœurs, mais des fonctionnalités supplémentaires ont aussi été développées pour que le processeur prenne en charge certaines fonctions du logiciel de virtualisation, accélérant ainsi le traitement informatique.

Cette augmentation des fonctionnalités supplémentaires du processeur représente des avantages considérables pour les utilisateurs souhaitant développer une stratégie de cloud computing. Le déploiement d'un serveur avec des processeurs à quatre ou six cœurs peut diminuer le besoin en énergie, réduisant ainsi la consommation et permettant au serveur d'être davantage éco-énergétique. Les processeurs d'aujourd'hui sont capables d'assurer des tâches de virtualisation ; ils sont conçus pour des infrastructures aux charges de travail importantes telles que celles d'un centre de données et visent également les besoins du cloud computing. Le nombre de serveurs requis dans un centre de données ou dans le cadre du cloud computing peut généralement être réduit en les regroupant dans une stratégie de virtualisation. La consommation énergétique des serveurs peut être diminuée grâce aux processeurs de ces derniers. Ainsi, en utilisant un processeur à basse consommation, la chaleur générée par le processeur est minimisée, ce qui nécessite donc moins de refroidissement, une capacité de ventilateur moins importante, ce qui entraîne des économies d'énergie et enfin des économies financières.

IDC estime que les dépenses informatiques de services en ligne augmenteront de près de 300 % pour atteindre 42 milliards de dollars en 2012*. Au fur et à mesure des avancées technologiques, nous voyons apparaître des modèles de facturation proportionnelle à la consommation du processeur, ce qui pourrait permettre à l'avenir un meilleur partage des technologies « in the cloud », où la vaste majorité des entreprises « loue » l'utilisation du processeur dont la puissance est fournie par les mégas serveurs au nombre quasiment infini de cœurs de processeurs dans les centres de données géants.

En maintenant une efficacité élevée du serveur et une faible consommation énergétique, les entreprises dont les activités se font « in the cloud » pourraient entrer dans une nouvelle ère où l'informatique est synonyme d'accélérateur d'activités et non de poste de dépenses.

  • À partir d'un rapport intitulé : IDC Says Cloud Computing Is More Than Just Hype; Worldwide IT Spending On Cloud Services Expected To Reach US$42 Billion By 2012.
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