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Président fondateur du fonds Bernard L Madoff Investment Securities, le financier new-yorkais Bernard Madoff a été arrêté et mis en examen en décembre pour avoir réalisé un montage financier frauduleux ayant généré une perte estimée à 50 milliards de dollars.
« La respectabilité ne doit pas être assimilée à l'éthique professionnelle », souligne Bruno Piers de Raveschoot dans une tribune datée du 22 janvier 2009. Avant d'ajouter : « Madoff est accusé d'avoir monté un modèle pyramidal via son fonds spéculatif pour bâtir le succès de son fonds spéculatif, modèle similaire au très connu cas Ponzi. La technique de Madoff... s'appuie sur une disposition légale des fonds spéculatifs utilisée depuis longtemps par des financiers sans scrupules, qui consiste à acheter des parts d'une société et à spéculer contre le risque avec des contrats mirobolants d'achat et de vente d'actions à échéances planifiées. Madoff (...) distribuait l'argent investi par ses nouveaux clients à ses clients existants. La fraude a été découverte suite aux retraits massifs des investisseurs inquiets de la situation actuelle du marché : il n'y avait pas assez d'argent disponible pour supporter le montant de ces retraits. »
Raveschoot ajoute : « faire partie des clients de Madoff était un privilège accessible strictement sur invitation. Les clients étaient recrutés au travers des réseaux sociaux (clubs de golf par exemple) et parmi ces investisseurs on trouve des directeurs de fondations caritatives, des gestionnaires de fonds d'investissement, des hommes d'affaires... Personne ne mettait en question la respectabilité de Bernard Madoff, avec sa flamboyante personnalité, son passé prestigieux d'ancien directeur du Nasdaq, arguments qui, associés à sa maîtrise de la mise en scène, ont permis d'abuser tous ses investisseurs.»
Il conclut : « Nous attendons avec intérêt pour l'heure les résultats des différentes enquêtes. Si nous n'émettons aucun jugement ou pronostic, nous pouvons néanmoins formuler quelques espoirs pour l'avenir : l'affaire Madoff demande que les règles de contrôle s'appliquent à tous et partout de manière uniforme, sans passe-droits ni exception. Cela ne peut pas se faire sans l'accord de tous, à la fois des organes étatiques et des acteurs privés. Cela ne peut pas se faire non plus sans soit le renforcement ou le redéploiement des institutions de contrôle existantes, soit la création d'une instance de contrôle mondiale incontestable, à même de rassurer les plus sceptiques. »
