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AB - Vincent Karachira, bonjour. Quel est le positionnement de Famibook sur le marché des réseaux sociaux ?
VK - Le marché des réseaux sociaux est essentiellement organisé autour de plates-formes généralistes comme Facebook. Lors de sa création en 2004, le site s'adressait aux étudiants américains, avant de s'ouvrir à tous les internautes, principalement des personnes à forte culture internationale, issues de CSP+ (NDLR : sur les quelque 66 millions d'utilisateurs de Facebook, 10 millions seraient installés en Europe, dont 1,3 million en France).
A l'inverse de Facebook et d'autres réseaux sociaux, Famibook est un site francophone dédié aux familles, centré sur le groupe et non l'individu. Il ne s'agit pas de rencontres en ligne. Notre objectif est de proposer aux familles un espace de collaboration (agenda partagé, échange de vidéos et photos, etc.), de fédérer ces familles dont la culture web n'est pas forcément celle de la cible de Facebook.
AB - Les adolescents sont-ils prêts à s'engager dans une communauté en ligne où leurs propres parents seraient inscrits ?
VK - S'ils craignent d'être surveillés par leurs aînés, les ados ne voudront pas participer à un réseau social familial. Une des particularités de Famibook est de proposer à l'utilisateur de rendre son profil totalement privé. C'est un des points sur lesquels on insiste.
AB - Quels sont les atouts technologiques et fonctionnels de Famibook, notamment en terme de protection des données ?
VK - Famibook est basé sur un framework open source sur lequel nous développons nos propres applications. Nous proposons des fonctionnalités qui nous semblent les plus adaptées pour notre cible, à savoir : agenda partagé, création de clubs, diaporama, paris en ligne, etc. Très prochainement, nous proposerons un moteur de shopping et une plate-forme de gestion de musique.
AB - Quel est le modèle économique choisi par BB Blog et Business, société française éditrice de Famibook ?
VK - Famibook est accessible gratuitement, les revenus générés émanent de la publicité et du sponsoring (un exemple : une marque de couches culottes pourra créer un club sur le site et dialoguer avec les internautes).
AB - Avez-vous bénéficié du soutien de partenaires financiers pour lancer Famibook ?
VK - Nous avons effectué une levée de fonds.
AB - Outre le développement européen de Famibook, quelle stratégie a été adoptée pour faire du site une alternative viable à des sites aussi efficaces que Facebook et MySpace ?
VK - Les versions anglaise et espagnole de Famibook seront mises en ligne en mai. Nous envisageons également de traduire le site dans une langue d'Europe de l'Est. Notre stratégie, au-delà du développement international, consiste à attirer une audience qualifiée, à augmenter le nombre de visiteurs et de pages vues et, par extension, à générer plus de revenus publicitaires. Notre objectif est de proposer à une cible aux centres d'intérêt communs - Famibook veut être le point d'entrée de la famille - des bons plans (voyages, sorties, etc.) Il s'agit de monétiser cette audience en lui proposant des produits dérivés (par exemple, le développement de photos numériques).
AB - Quels sont vos objectifs en terme d'audience ?
VK - Je préfère parler du nombre d'utilisateurs, que d'audience. Nous tablons sur 100.000 à 200.000 membres de Famibook pour la fin 2008.
AB - Vincent Karachira, je vous remercie.
