Le Samsung Odyssey 3D G9 adopte une dalle brillante. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic
Le Samsung Odyssey 3D G9 adopte une dalle brillante. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Le Samsung Odyssey 3D (G90XF) est un écran gamer avec une diagonale de 27 pouces. Commercialisé au-delà des 1 500€, il apporte une résurrection à la 3D à l'aide de l'intelligence artificielle, bien évidemment, sans lunettes. Avec en plus, un design élégant et très travaillé, est-ce que cet écran a tout pour plaire ?

Samsung fait le pari audacieux de mettre un pied dans la 3D sans lunettes sur votre bureau, via un écran gamer 4K avec une fréquence de 165 Hz, l'idéal pour les gamers qui font la course à la qualité, mais qui ne sont pas des grands compétiteurs de FPS. J'ai testé cet écran pendant 1 semaine entière, remplaçant mon moniteur habituel, mon avis est tranché.

L'Odyssey 3D adopte un look sobre. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Mes impressions sur le Samsung Odyssey 3D

Avant toute chose, il est à noter que l'usage de toutes les fonctionnalités de cet écran se cantonne à une configuration PC puissante, permettant de l'utiliser comme il se doit.

Samsung recommande officiellement une RTX 3080, accompagnée d’un processeur musclé et de 32 Go de RAM DDR5, pour tirer pleinement parti de la conversion 3D par IA. C’est un écran qui s’adresse donc à une niche de joueurs très équipés.

L'Odyssey 3D offre une luminosité un peu légère. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Avant de profiter de la 3D, il faut impérativement installer le logiciel Odyssey 3D Hub, disponible sur le site du constructeur. C'est la condition sine qua none pour profiter des effets auto-stéréoscopiques de cet écran. En effet, la qualité d'image est bonne, mais on voit clairement les marquages sous le verre, de la dalle permettant la 3D sans lunettes.

Il faut savoir que ces marquages sont liés à la lentille parallax intégrée à la dalle, qui oriente la lumière différemment selon la position des yeux. C’est ce système optique qui permet l’effet de profondeur sans accessoire, mais il peut affecter la netteté ou la perception de l’image en 2D selon les contenus.

Un autre point que l'on peut regretter, c'est la luminosité. Cette dernière, à son maximum, n'est pas extraordinaire, c'est suffisant pour une expérience convenable en journée, mais sans plus. Notez également que la dalle brillante laisse passer pas mal de reflets, surtout si vous avez votre PC à côté, avec des ventilateurs RGB.

La luminosité est annoncée à 350 cd/m², un chiffre correct pour un usage bureautique ou multimédia, mais un peu juste pour du HDR convaincant, d’autant plus que le mode HDR désactive l’accès à la 3D. Ce choix technique limite donc l’intérêt de l’écran pour ceux qui espéraient combiner profondeur et dynamisme d’image.

Une poignée de jeux sont compatibles avec cette technologie. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Pour ce qui est de l'expérience, elle est convaincante, la 3D sans lunettes, ça fonctionne vraiment bien, mieux que les écrans Acer SpatialLabs d'ailleurs. Avec une amplitude de 25° des yeux de l'utilisateur, sur les côtés, le haut ou le bas, par rapport aux caméras de l'écran.

Pour cela l’écran s’appuie sur une technologie de suivi du regard en temps réel, grâce à des capteurs infrarouges placés sur le haut de la dalle. L’algorithme adapte l’image à votre position pour maintenir un effet 3D stable, mais cela fonctionne uniquement avec utilisateur unique, ce qui exclut tout visionnage à deux.

GTA Vice City est compatible avec une adaptation 3D. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Les couleurs sont belles, riches, et apportent un vrai plus à l'expérience. Toutefois, dans certains jeux, comme GTA Vice City: Definitive Edition, certains détails donnent mal aux yeux, comme les reflets de la route, bien trop présents et qui se confondent parfois. Sur le second jeu testé, Hogwarts Legacy, l'effet est déjà plus convaincant.

La compatibilité avec les jeux dépend fortement du travail effectué via Odyssey 3D Hub. Pour l’instant, seule une poignée de titres est vraiment optimisée, et la conversion IA peut donner des résultats inégaux. En vidéo, l’effet est souvent plus convaincant qu’en jeu, surtout sur des contenus sans trop de mouvements rapides.

Une expérience audio assez chiche

Le Samsung Odyssey 3D intègre des haut-parleurs, mais ces derniers ne sont clairement pas dignes d'un écran à près de 2000€. En effet, le son n'est pas bon, les basses sont aux abonnées absentes et aucune profondeur ne se fait ressentir, c'est simplement pour "dépanner", vous aurez une qualité d'écoute bien meilleure avec de vraies enceintes ou un casque gamer.

Samsung communique pourtant sur une technologie de son spatial directionnel, censée accompagner la 3D visuelle. Dans les faits, c’est assez discret et cela ne suffit pas à rattraper la qualité audio globalement décevante.

Des fonctionnalités basiques pour un écran de ce calibre

Pour profiter pleinement des fonctionnalités, il faut, comme évoqué précédemment, installer le logiciel Odyssey 3D Hub, qui pèse tout de même près de 2 Go.

Les paramètres du menu OSD du Odyssey 3D G9. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Une fois ceci fait, on peut paramétrer l'écran afin qu'il convertisse un peu tout en 3D grâce à l'IA. Il se peut toutefois que l'écran nécessite une mise à jour, à télécharger sur la page support de Samsung, et à installer avec une clé USB, tout est précisé par le fabricant.

Les réglages d'image et colorimétrie sont très complets. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Les réglages d'image sont super complets, avec quelques modes d'image préconfigurés, comme "Original", "Gaming", "Film", etc. On retrouve également le réglage de la luminosité, du contraste, de la teinte, ainsi qu'une amélioration du contraste, mais pas vraiment utile.

L'écran dispose d'un mode PIP. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Parmi les fonctionnalités, le menu OSD se montre assez complet, avec des paramètres bien nombreux, un mode PIP la fonctionnalité G-Sync via Adaptive-Sync, ainsi que divers modes d'image.

L’interface reste classique, sans Smart Hub ou fonctionnalités connectées poussées. L’expérience est avant tout centrée sur le PC gaming, l’écran n’étant pas pensé pour être autonome comme certains moniteurs Samsung.

Consommation électrique

Pour ce qui est de la consommation électrique, le Samsung Odyssey 3D G9 se montre bon élève. En admettant que l'on joue 5 heures, par jour pendant 300 jours, soit 1500 heures par an, le coût est le suivant.

En SDR, l'écran consomme 26 kWh pour 1000 heures, donc avec un tarif de l'électricité règlementé à 0,2016€/kWh, le coût est de 7,86€/an. En HDR, avec 44 kWh pour 1000 heures, le coût est de 13,30€/an.

Un design sympa, mais il manque un petit quelque chose…

Esthétiquement parlant, force est de reconnaître que le Samsung Odyssey 3D est une réussite incontestable. On peut évidemment évoquer une ressemblance avec un Apple Studio Display, bien que l'écran à la pomme reste mieux fini, et que les usages ne soient absolument différents.

Esthétiquement, l'écran est joli mais ne fait pas "écran gamer". ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Le pied est fin, joli, mais large, afin de tenir l'écran correctement. De prime abord, il donne la sensation d'être en aluminium, mais on déchante rapidement quand on remarque que c'est du plastique en guise de revêtement.

La connectique est assez légère, marquée par le manque d'un USB-C. ©Charles Gouin-Peyrot pour Clubic

Les bords de l'écran sont toutefois fins, les finitions sont d'une qualité très convenable. On retrouve sur la partie supérieure, divers capteurs pour adapter la 3D en temps réel avec le suivi du visage de l'utilisateur.

Niveau connectique, tout est au dos de la dalle, avec le port d'alimentation, mais également deux HDMI, un USB-B, deux USB-A et un DisplayPort. Il manque clairement un port USB-C, ce qui est regrettable pour un produit haut de gamme lancé en 2025. Pas de hub intégré ni d’alimentation pour un ordinateur portable, ce qui limite l’intérêt de l’écran pour les créatifs ou les utilisateurs hybrides.

Mon avis sur le Samsung Odyssey 3D

Après une semaine d’utilisation intensive, le Samsung Odyssey 3D laisse une impression contrastée. Oui, l’effet 3D sans lunettes fonctionne réellement, avec un rendu parfois saisissant grâce au suivi du regard en temps réel. Sur certains jeux et contenus vidéo, l'immersion gagne clairement en profondeur.

Mais attention, l’expérience reste conditionnée à plusieurs facteurs : une configuration PC musclée, l’installation manuelle du logiciel Odyssey 3D Hub (près de 2 Go), et des résultats très variables selon les contenus. La conversion IA de la 2D vers la 3D est bien présente, mais elle n’est pas toujours convaincante, surtout sur des jeux aux visuels complexes ou rapides. Quant aux jeux réellement optimisés, ils restent aujourd’hui peu nombreux, ce qui limite l’impact immédiat de la technologie.

Hormis cela, l’écran brille par son design soigné, ses belles couleurs, mais souffre aussi de reflets marqués, d’une luminosité modeste, et d’un système audio trop basique pour un produit haut de gamme. Il manque aussi d’éléments de confort attendus en 2025, comme un port USB-C ou un hub intégré.

En somme, l’Odyssey 3D est une vitrine technologique audacieuse, destinée à un public de passionnés, curieux d’explorer un nouveau type d’expérience visuelle. Mais entre les contraintes techniques et une 3D encore inconstante, il reste un écran d’avant-garde plus qu’un moniteur grand public.

Fiche technique Samsung Odyssey 3D

Résumé
Taille d'écran27 pouces
Définition3840 x 2160 px
Format d'écran16/9
Type de dalleIPS
Technologie d'affichageAMD FreeSync
HDRHDR10
Fréquence de rafraîchissement165Hz
Affichage
Taille d'écran27 pouces
Définition3840 x 2160 px
Format d'écran16/9
Type de dalleIPS
Dalle mate antirefletNon
Technologie d'affichageAMD FreeSync
HDRHDR10
Fréquence de rafraîchissement165Hz
Écran
Écran largeNon
Écran incurvéNon
Compatible 3DOui
Écran tactileNon
Ergonomie
Pied réglable en hauteurOui
Connectique
Entrées vidéoDisplayPort 1.4, HDMI 2.1
Multimédia
Fonctionnalités multimédiasHaut-Parleurs intégrés