Depuis le début du mois, la marque française Coyote commercialise son tout nouveau boitier d’aide à la conduite : Coyote Max. « Le meilleur des boitiers Coyote », promet la marque, avec un assistant d’aide à la conduite « nouvelle génération », pour (entre autres) éviter les amendes tout en roulant à la bonne vitesse. De quoi supprimer l’application Waze de nos smartphones ?

Le nouveau Coyote Max est disponible depuis le début du mois de novembre © Coyote
Le nouveau Coyote Max est disponible depuis le début du mois de novembre © Coyote
Les plus
  • Interface claire et lisible
  • La simplicité d'utilisation (et l'assistant vocal)
  • Le système d'alerte visuel/sonore retravaillé
  • La communauté Coyote, très impliquée, très efficace
  • Un outil taillé (presque exclusivement d'ailleurs) pour les gros rouleurs
Les moins
  • Un sacré investissement (prix du boitier + support + abonnement obligatoire)
  • Pas de navigation
  • Un boitier joliment modernisé, mais toujours un brin "vieillot" (et un temps de démarrage un brin longuet)
  • Des "éclaireurs" qui peuvent se faire très rares à la campagne
  • Un outil qui sera jugé "inutile" pour une très grande majorité (notamment face à la gratuité de Waze)

Comme vous sans doute, depuis quelques années déjà, je suis un fervent utilisateur de Waze, ce GPS collaboratif, qui permet de planifier ses déplacements au mieux, tout en bénéficiant d’un système d’alerte très efficace. Comme vous peut-être, je connaissais les boitiers Coyote, très populaires dans les années 2000 pour leurs avertisseurs de radar, tombés en désuétude en grande partie… à cause de Waze. En 2024, Coyote n’est pas mort, loin de là, et non seulement la marque dispose d’une application mobile, mais elle lance encore des « boitiers », notamment le tout récent Coyote Max. Aussi, faut-il abandonner Waze pour revenir à ces fameux boitiers de la marque française pour bénéficier d’une assistance à la conduite digne de ce nom ? J’ai fait le test, avec le Coyote Max.

Depuis quelques années déjà, l'outil Coyote a pris une forme de « coup de vieux » numérique avec l’émergence des applications mobiles (comme Waze). À titre personnel, je ne connais plus un seul automobiliste qui utilise autre chose que Waze, Google Maps ou Apple Plans en voiture. Et pour cause ! L’application est gratuite, et il suffit de venir placer son smartphone sur le support pour bénéficier d’un GPS fiable, en plus d’un avertisseur d’alertes plutôt efficace. Il est loin le temps des TomTom Go, des Garmin… et des Coyote.

Pourtant, pour Coyote, l’expérience maison est encore très largement supérieure à ce que propose Waze, au moins autant qu’elle est différente. Aussi, je décide de tenter l’expérience, en remplaçant pendant plusieurs jours mon fidèle Waze (que j’utilise principalement pour les alertes, et pas forcément pour la navigation) par ce nouveau Coyote Max qu’on m’annonce comme « premium et responsable », mais aussi « puissant », « précis », avec en prime « un assistant vocal conversationnel pour ne plus quitter la route des yeux », et rester pleinement concentré sur la conduite. Un « drive changer » en somme !

Unboxing et première installation

Au déballage, le nouveau boitier Coyote Max confirme son côté… Max. En effet, outre une conception plutôt premium, je découvre un boitier plus imposant que ceux proposés jusqu'ici par Coyote, qui lui permet notamment d’embarquer un écran tactile IPS de 4 pouces. Comparé à un smartphone, le Coyote Max reste donc compact, avec un petit côté « appareil photo numérique compact » d’antan, façon Canon Ixus ou Samsung ST50.

© Stéphane Ficca / Clubic

Sous le capot, Coyote promet également de nettes améliorations, avec non seulement une résolution de 800 x 480 pour une lisibilité impeccable, mais aussi un nouveau microprocesseur plus puissant, couplé ici à 6 Go de RAM. Bref, ni une ni deux, il est grand temps d’installer ce Coyote Max à bord. Côté accessoires, le Coyote Max est livré avec… un câble USB-C. En effet, dans le (petit) packaging, pas de support magnétique ou autre, permettant d’installer confortablement le boitier.

En option, on peut ainsi retrouver le support aimanté pour tableau de bord (29,99 €), le support aimanté pour grille d’aération (34,99 €) ou encore le support aimanté ventouse pour pare-brise (34,99 €), pour la jouer « old school ». Tous sont « chargeants » certes, mais il faudra donc accepter de débourser une trentaine d’euros supplémentaires (en plus des 299 € du boitier) pour installer dignement son Coyote Max à bord.

Mis à part un petit câble USB, le Coyote Max n'est pas livré avec le moindre accessoire © Stéphane Ficca / Clubic

Côté démarrage, impossible de se tromper, le Coyote Max ne disposant que d’un seul et unique bouton. Le Coyote Max s’allume en une grosse vingtaine de secondes, et si, comme moi, vous redoutez une configuration initiale longue et fastidieuse, il n’en est rien.

J’indique la langue souhaitée, j’accepte les conditions d’utilisation, le système effectue une rapide mise à jour et c’est déjà terminé. Le Coyote Max est aussitôt prêt à l’emploi. Un petit tour dans les réglages permet évidemment de modifier divers paramètres (luminosité, volume, alertes visuelles avec ou sans son, seuil d’alerte de vitesse, mode sombre…), mais une fois configuré, on n’a plus rien à faire.

Un petit côté appareil photo numérique © Stéphane Ficca / Clubic

De mon côté, j’opte pour le support de ventilation aimanté, qui s’adapte à tous les systèmes, via un système de pince à visser. L’installation est à la fois simple et rapide, et le Coyote Max vient se plaquer sur son support magnétique avec détermination, tel mon iPhone venant fusionner avec un support MagSafe. C’est stable, c’est efficace, et il suffit alors de réveiller le Coyote Max pour débuter son utilisation, toujours avec son bouton unique.

Coyote Max, à quoi ça sert en fait ?

Avec son GPS multiconstellations (compatible pare-brise athermique), le Coyote Max se veut donc un assistant d’aide à la conduite. Boosté par la communauté Coyote, le boitier permet de recevoir de nombreuses alertes dynamiques, à la fois fiables et précises.

Comptez 20 à 30 secondes pour chaque démarrage © Stéphane Ficca / Clubic

À l’instar d’un Waze (pour ne citer que lui), Coyote se charge également d’afficher en permanence la vitesse de roulage, et me prévient lorsque je dépasse la limite autorisée. À ce niveau, l’affichage est on ne peut plus lisible, avec la totalité de l’écran consacrée à cette vitesse, mais il arrivera que l’écran se scinde en deux, avec de nouvelles informations qui viendront alors se positionner sur la partie droite (la partie gauche indiquant encore et toujours l'allure, ainsi que la limite autorisée).

En effet, c’est sur cette partie droite que vont venir se centraliser les différentes alertes de l’application. Le premier contact est plutôt déroutant, mais rapidement, je prends la mesure de ce système, bien éloigné finalement de celui de Waze. À l’écran, le rendu est coloré, mais très sobre, limite « vieillot » diront certains, mais l’objectif ici c’est d’être efficace, pas distrayant. Si vous aimez le côté « gamifié » et très (trop ?) ludique de Waze, c’est tout l’inverse ici, avec un système qui mise sur une certaine austérité visuelle, pour éviter justement toute distraction.

Le Coyote Max se met à jour automatiquement au lancement si nécessaire © Stéphane Ficca / Clubic

Coyote a notamment (re)travaillé ses signaux d’alerte, en prenant en considération les retours de sa communauté, des signaux qui vont s’intensifier à l’approche d’un éventuel danger signalé. Impossible donc de négliger tel ou tel danger en raison d’une bête faute d’inattention (la radio, une rêvasserie…) d’autant plus que des alertes sonores sont également de la partie. Et c’est là l’une des grandes forces du système Coyote.

Et à ce sujet, avec Waze, j’ai tendance (comme vous peut-être) à couper/restreindre les alertes sonores de l’application. De ce fait, j’ai aussi pour habitude de régulièrement jeter un œil sur l’écran, afin d’anticiper un éventuel ralentissement à venir, une zone de danger, de travaux… Avec le Coyote Max, la donne est quelque peu différente, avec une interface plus épurée d’une part, mais aussi des alertes sonores et visuelles plus naturelles, moins intrusives, pour davantage d’efficacité, sans compter que le système balaie les 30 kilomètres à venir.

Ici, on circule sur une route limitée à 80 km/h, et on m'annonce un virage dangereux à droite à 160 m© Stéphane Ficca / Clubic

Toutefois, pour s’avérer pleinement efficace, un tel système se doit de disposer d’une communauté digne de ce nom. Aussi, et contrairement à Waze qui compte plus de 20 millions d’utilisateurs en France, Coyote revendique 5 millions de fidèles… en Europe (dont un peu plus d’un million en Belgique). Il n’est donc pas impossible de se retrouver sur une zone un peu désertique en matière d'éclaireurs.

Dans le cadre de mes trajets urbains, réalisés dans la région lyonnaise, je n’ai pas constaté de dysfonctionnement de ce type, avec toujours quelques membres de la communauté aux alentours, mais cette absence d’utilisateurs n’est pas à exclure dans des zones plus reculées.

En pleine campagne, les "éclaireurs" peuvent se faire assez rares... © Stéphane Ficca / Clubic

En zone rurale, il m’est arrivé de compter une toute petite poignée d’éclaireurs seulement dans les kilomètres alentour. Par exemple, une chicane en cours de test avait été installée sur un tronçon quelques jours auparavant, mais visiblement, aucun éclaireur Coyote n’avait emprunté cette route depuis. J’ai donc joué ce rôle d’éclaireur, en ajoutant une alerte Travaux en Cours, grâce à la commande vocale.

Un élément à prendre en considération donc, même s’il est évident qu’un Coyote Max est davantage taillé pour la conduite urbaine/péri-urbaine et les longs trajets sur autoroutes, que pour la conduite en pleine campagne.

Alertes prédictives, assistant vocal, écran tactile, autonomie et GPS

D’ailleurs, Coyote propose également des « alertes de sécurité prédictives », qui préviennent à l’avance d’un virage dangereux qui arrive, d’autant plus si l’on roule à une vitesse inadaptée. Là encore, il s’agit de virages signalés directement par la communauté. Et dans la pratique, force est d’admettre que c’est plutôt pratique, notamment sur les petites routes de campagnes, parfois piégeuses.

Enfin, contrairement à Waze qui va venir récolter vos données pour afficher de la publicité, Coyote se focalise sur la conduite, sans jamais vous proposer de faire une petite halte au McDonald's à proximité. Aussi, Coyote repose sur un système communautaire, comme Waze, mais payant ici (on y reviendra). Une communauté composée généralement de gros rouleurs, davantage impliqués, qui vont se montrer plus assidus, plus précis dans la déclaration des dangers.

En deux clics, on peut modifier la limitation de vitesse si celle-ci est inexacte © Stéphane Ficca / Clubic

Enfin, le Coyote Max intègre également un assistant vocal. Ainsi, si sur Waze, on va venir valider une commande sur l’écran tactile (pour confirmer la présence d’un contrôle ou d’un obstacle sur la route par exemple), avec Coyote, on va simplement prononcer le mot « Coyote » avant d’indiquer le danger tout juste constaté (accident, ralentissement, chaussée dégradée, virage dangereux, modification de la vitesse autorisée…).

Le boitier confirme alors la bonne réception du message, et va venir rajouter l’information à sa base de données pour la proposer ensuite aux autres utilisateurs. Tout cela, sans que j'aie à lâcher le volant pour valider une commande sur l’écran tactile et/ou à quitter la route des yeux. Pratique, donc.

Bien sûr, si on préfère la méthode old school, on peut aussi opter pour un mode tactile, en cliquant sur l'icône en bas à droite de l’écran, avant de définir le danger en question. Pas de points à gagner, pas d’animation à l’écran, juste une contribution aussi sobre qu’efficace à la base de données.

L'affichage par défaut du Coyote Max, lorsqu'aucune forme d'alerte ou de danger n'est à proximité © Stéphane Ficca / Clubic

Pour ce qui est de l’écran tactile d'ailleurs, sans jamais égaler la précision des dalles de nos (très) chers smartphones, ce dernier s’avère suffisamment réactif. Tout est simple, accessible et matérialisé à l’écran par des icônes et autres curseurs suffisamment imposants. Mais en réalité, le Coyote Max n’a pas vocation à être bidouillé en permanence, et c’est précisément ce qui se passe à l’utilisation. On profite des alertes visuelles et sonores, on participe ponctuellement à la communauté via l’assistant vocal, et c’est tout.

Pour ce qui est des limitations de vitesse, quand bien même les changements sont très précis dans l'ensemble, il peut arriver que ces dernières soient inexactes. Dès lors, tel un parfait petit éclaireur au service de la communauté Coyote, on vient corriger le tir en deux petits clics sur l’écran tactile.

Côté autonomie, notre expérience a permis de statuer sur une durée de vie d’environ 2 à 3 heures. Évidemment, en reliant Coyote Max à une source de courant (depuis de l'USB ou l'allume-cigare), le souci disparait aussitôt. Côté usage, comme évoqué plus haut, le Coyote Max met un peu de temps à démarrer. Au déballage, on pourrait penser que cela découle de la configuration initiale, mais non, le boitier demandera toujours entre 20 et 30 secondes avant d’être prêt à partir. Et force est d’admettre que c’est un chouia longuet, même si cela n’est pas un drame dans l’absolu.

Lorsque c'est nécessaire, l'écran se scinde en deux, pour afficher les alertes, tout en permettant de garder un œil sur la limitation de vitesse © Coyote

Enfin, à la question « Mais Coyote est-il aussi un bon GPS ? », la réponse est toute trouvée : Non. Non, car le Coyote Max ne propose pas de service de GPS, mais va agir comme un « copilote » de sécurité, qui prévient des dangers à venir sur notre route.

Pour profiter d’un GPS « made in Coyote » (et donc d'un éventuel rival de Waze), il va falloir se tourner vers l’application GPS Coyote, disponible sur Android comme sur iOS. Cette dernière profite évidemment des informations partagées par les membres de la communauté Coyote, tout en permettant de suivre le meilleur itinéraire selon le trafic (comme qui vous savez).

Mais là encore, l’application GPS Coyote n’est pas gratuite, puisqu’elle nécessite de débourser 9,99 €/mois en version Classic, et pas moins de 14,99 €/mois en version Premium (CarPlay/Android Auto). Alors certes, c’est précis, c’est pointu, c’est affûté comme on disait dans les années 90, mais face à un Waze 100 % gratuit, aux yeux du grand public, c’est forcément un « no go » immédiat.

Les différents tarifs de l'abonnement Coyote, indispensable au bon fonctionnement du Coyote Max © Coyote

À noter qu’il est tout à fait possible d’opter pour une application mobile pour la partie navigation, et de faire confiance au Coyote Max pour tout ce qui concerne les aides à la conduite et avertisseurs de dangers. Pour la société française (dont les développeurs sont répartis entre Bordeaux et Suresnes), la valeur ajoutée de Coyote, c’est d’ailleurs précisément ce système d’alerte, et non la navigation. Pour Coyote, l’objectif est d’éviter autant que possible au conducteur d’être la victime de cette petite faute d’inattention, qui peut rapidement lui valoir une amende de 135 € pour un mini excès de vitesse, ou encore une arrivée un peu trop hâtive dans un virage dangereux et/ou une zone de travaux.

C'est évident, Coyote s’adresse à un public bien spécifique, notamment aux gros rouleurs, ceux qui ont besoin des indications les plus précises et les plus fiables pour éviter les erreurs d’inattention, mais aussi anticiper d’éventuels dangers.

Et finalement, ça vaut son prix ou pas ?

On l’a dit, l’expérience Coyote est de qualité, c’est incontestable. Mes virées accompagnées du Coyote Max se sont avérées très agréables, mais il faut souligner que tout cela a un prix. Non seulement il faudra accepter de débourser 299 € pour le boitier, une somme à laquelle il faudra ajouter une trentaine d’euros pour un support magnétique, mais Coyote fonctionne également… grâce à un abonnement.

Et là, peu importe la précision, l’ergonomie et les prédictions proposées par le service, avec un abonnement proposé à 15 €/mois, et à moins d’être un très (très) gros rouleur, il devient très (très) difficile de rivaliser avec la gratuité de Waze. Et à la question : « Sans abonnement, que peut-on faire avec un boitier Coyote Max ? » La réponse est simple : rien. En effet, sans abonnement actif, le boitier n’offre aucune fonctionnalité. Aïe…

En définitive, cette expérience Coyote s’est avérée plutôt convaincante, avec un boitier parfaitement clair et lisible, et qui joue parfaitement son rôle, à savoir celui d'un copilote virtuel qui veille à notre bonne sécurité. Toutefois, et à l’instar du reste de la gamme, le Coyote Max vise une clientèle bien précise, à commencer par ses fidèles éclaireurs, bien sûr.

Pour les autres, la mission de Coyote consistera à tenter de les convaincre de troquer une application gratuite sur leur smartphone, contre un boitier un tantinet vieille école, affichant une interface plutôt austère (mais très efficace), lequel est totalement dépourvu d’une quelconque fonction de navigation. Et cela, contre un investissement de plus de 300 € (boitier et support) et un abonnement de 15 €/mois.

  • Interface claire et lisible
  • La simplicité d'utilisation (et l'assistant vocal)
  • Le système d'alerte visuel/sonore retravaillé
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