L'Ultra HD n'apporte pas qu'une multiplication par quatre du nombre de pixels. C'était le cas avec la première phase, avec laquelle elle a fait ses débuts sur le marché il y a deux ou trois ans, mais la technologie a gagné en maturité entre temps, et est passée au CES 2015 dans une seconde phase, qui apporte d'autres améliorations au moins aussi importantes que le nombre de pixels.
Car il n'y a pas que la définition spatiale, il y a aussi la définition des couleurs et la définition de la luminosité. Ce sont ces derniers aspects qui expliquent que ces spécifications prennent plus de temps à aboutir qu'on ne l'espérait. Mais selon la publication professionnelle Display Daily, qui tient ses informations de la Blu-ray Disc Association, les spécifications sont désormais quasi définitives.
L'Ultra HD Blu-ray réclamera de nouveaux lecteurs
Pour commencer, les disques seront baptisés « Ultra HD Blu-ray », ou Blu-ray Ultra HD en français. Contrairement aux communicants des fabricants de téléviseurs, l'organisme distingue la 4K, la définition de 4096 x 2160 pixels employée au cinéma, de l'ultra haute définition, qui mesure 3840 x 2160 pixels.Les Blu-ray Ultra HD exploiteront comme prévu la norme de compression HEVC, successeur de l'AVC employée par les Blu-ray existants. Les lecteurs commercialisés jusqu'à présent ne seront donc pas compatibles, bien que la plupart seront compatibles avec le support physique, c'est-à-dire avec les futurs disques triple couche de 100 Go.
HDR et couleurs plus vives
Le principal apport de l'Ultra HD Blu-ray sera la prise en charge obligatoire du HDR, d'une large plage dynamique. Il s'agit de pouvoir restituer des scènes plus contrastées, avec un écart plus important entre les zones les plus sombres et les plus claires. Les téléviseurs haut de gamme présentés au CES 2015 sont justement capables de délivrer des noirs plus profonds et des blancs bien plus lumineux. Jusqu'à présent on ne pouvait exposer correctement qu'une partie d'une scène contrastée, soit en bouchant les basses lumières, soit en brulant les hautes lumières. Le HDR renforce donc considérablement le réalisme.Pour accompagner le HDR, exigeant techniquement, l'Ultra HD Blu-ray se conformera aux recommandations BT.2020 de l'EBU (Union européenne de radio-télévision). Les Blu-ray bénéficieront d'une plage de couleurs étendue (wide colour gamut), permettant aux téléviseurs compatibles de restituer des couleurs bien plus vives, bien plus saturées, ainsi que d'un codage sur 10 bits, au lieu de 8, qui porte quant à lui de 256 à 1024 le nombre de nuances par canal de couleur RVB et permet de restituer des dégradés plus fins, sans aplats.
Du HFR mais pas de 3D
Les futures spécifications permettront enfin d'éditer des Blu-ray Ultra HD avec une cadence d'image maximale de 60 images par seconde, ce qu'on appelle le HFR (high frame rate), pour autant la norme ne prendra pas en charge la 3D, du moins pas dans un premier temps. En effet le codec HEVC ne dispose pas (encore) d'équivalent du sous-ensemble MVC de l'AVC, qui permet de stocker deux canaux (gauche et droite) pour chaque image.La Blu-ray Disc Association compte ratifier les spécifications de l'Ultra HD Blu-ray mi-2015, donc dans quelques mois. Les premiers lecteurs et les premiers films pourraient ainsi être commercialisés d'ici la fin de l'année.
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