Rift, une start-up française spécialisée dans l'intelligence aérienne, vient de lever près de 5 millions d'euros pour déployer des drones de surveillance autonome. Elle veut transformer la sécurité aérienne en service accessible à la demande.

La deeptech Rift a annoncé, jeudi, avoir bouclé une levée de fonds de 4,6 millions d'euros, menée par AlleyCorp et OVNI Capital. La start-up française développe une infrastructure de drones de surveillance longue endurance pilotés à distance depuis sa plateforme RiftOS. Son modèle cible les États et industriels pour la protection des frontières, les infrastructures critiques et la prévention des incendies. Ses coûts sont dix fois inférieurs aux hélicoptères traditionnels. Et le service est à la demande, comme on louerait un serveur cloud. Sauf qu'ici, on surveille des frontières ou des forêts.
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Des drones autonomes pour remplacer les hélicoptères de surveillance
Rift nous explique qu'une heure d'hélicoptère avale plus de 3 000 euros et nécessite du personnel en permanence. Résultat, les opérateurs sont contraints de rationner leurs missions, faute de budget, ce qui laisse des zones entières sans surveillance. Entre les risques climatiques et les menaces géopolitiques qui se multiplient, l'équation devient intenable. C'est là que Rift entre en piste.
La start-up propose un SaaS inhabituel, ici pour Surveillance-as-a-Service. Comprenez un Netflix de la surveillance aérienne, où ministères et gestionnaires d'infrastructures activent instantanément une couverture du ciel sans débourser un centime en matériel. Tout est facturé à l'usage, les données restent souveraines, et les coûts chutent d'un facteur dix par rapport aux méthodes classiques.
Concrètement, Rift a développé trois briques complémentaires. Il y a les drones VTOL capables de tenir l'air pendant des heures. Puis les stations autonomes qui expédient plusieurs appareils en relais pour garantir une présence 24h/7j. Sans oublier RiftOS, le cerveau logiciel qui orchestre tout depuis un centre de contrôle unique. Qu'il s'agisse d'un feu de forêt, d'une intrusion aux frontières ou de la surveillance d'un pipeline, l'infrastructure s'adapte sans équipes sur place.
Comment Rift compte conquérir le ciel européen
Alors à quoi l'argent de la levée de fonds va-t-il servir ? Les 4,6 millions d'euros vont d'abord muscler la production des stations autonomes. Rift mise sur des procédés de fabrication innovants pour industrialiser rapidement, tout en maîtrisant les coûts. Chaque station devient un hub capable de déployer une mini-flotte capable d'assurer une couverture permanente. L'entreprise veut passer à l'échelle européenne dans les zones sensibles où intrusions et sabotages exigent une vigilance constante.
Mais le vrai changement majeur interviendra d'ici 2027. Rift développe actuellement des algorithmes d'IA qui permettront d'automatiser l'intégralité du cycle. Cela comprend aussi bien la planification des vols, l'exécution, la détection d'anomalies, que le reporting. Et aucune intervention humaine n'est nécessaire. Cette autonomie complète ouvrira sans doute la voie aux opérations de flottes entières dans le ciel européen. Daniel Nef, le cofondateur et CEO de Rift, dit que son entreprise « construit le chaînon manquant entre les satellites et les équipes au sol. »
Daniel Nef et, le second cofondateur Dorian Millière, sont deux anciens d'OpenClassrooms. La start-up prévoit de doubler ses effectifs d'ici fin 2026. Des projets pilotes tournent déjà avec des États et industriels sur la surveillance maritime et terrestre. Rift contribuera peut-être à la prochaine évolution technologique de la surveillance des terrains sensibles.