Une start-up suédoise propose un boîtier de communication militaire ultra-compact prometteur. Cette alternative à Starlink promet une connectivité impossible à désactiver à distance, contrairement au réseau d'Elon Musk.

Le conflit ukrainien a révélé les dangers d'une dépendance aux opérateurs privés pour les communications militaires critiques. Quand Elon Musk a coupé Starlink pendant une contre-offensive ukrainienne à Kherson en 2022, les drones de surveillance et les coordinations tactiques se sont retrouvés paralysés. Cette dépendance à un opérateur privé capable de décisions unilatérales a exposé une faille béante dans la souveraineté des communications militaires modernes. C'est précisément cette vulnérabilité que TERASi, start-up suédoise, entend éliminer.
Un cube de 7 centimètres qui révolutionne les communications tactiques et propose autre chose que Starlink
Imaginez un appareil tenant dans la paume de la main, plus léger qu'un smartphone (200 grammes sur la balance), mais capable de transmettre l'équivalent de mille films HD par seconde. Le RU1 mesure seulement 70 millimètres de côté pour 200 grammes. Il intègre la technologie Aircore développée par TERASi. James Campion, PDG et cofondateur, le décrit comme « le GoPro des radios de liaison » : simple, portable, et déployable en quelques minutes sur un trépied ou un drone.
Les performances défient l'entendement pour cette taille miniature. On parle ici d'une connectivité jusqu'à 10 Gbit/s, soit cinquante fois la vitesse de Starlink selon TERASi. Plus impressionnant encore, la latence (le délai de transmission) chute sous les 5 millisecondes. Pour comprendre l'importance, sachez qu'une latence élevée rend impossible le pilotage précis de drones ou la détection rapide de menaces. À titre de comparaison, Starlink affiche environ 25 millisecondes de latence, un handicap fatal pour les opérations tactiques en temps réel.
La magie opère grâce aux ondes millimétriques, des fréquences radio ultra-hautes situées entre 71 et 76 gigahertz sur la bande. Ces ondes créent des faisceaux directionnels extrêmement étroits, comme des lasers invisibles, qui couvrent moins de trois kilomètres au sol. C'est cette précision chirurgicale qui rend l'interception ou le brouillage quasiment impossibles, là où Starlink arrose des zones de mille kilomètres carrés facilement détectables. Les utilisateurs gardent donc le contrôle total, et aucun milliardaire ne peut couper leur réseau depuis son yacht ou ailleurs.

Des secours d'urgence aux mines isolées, la promesse d'une connectivité souveraine
L'intérêt pour une telle technologie dépasse le cadre militaire pour toucher tous les environnements critiques ou isolés. Après un séisme ou un ouragan, les premiers secours pourraient rétablir instantanément des liaisons ultra-rapides sans attendre des semaines de réparations. Les équipes créeraient leur propre infrastructure en quelques minutes, en utilisant plusieurs RU1 pour vite bâtir un réseau maillé capable de gérer vidéos haute définition, coordination d'équipes et transmission de données médicales simultanément.
Les sites industriels reculés représentent un autre marché prometteur pour la technologie suédoise. Chantiers de construction, mines, zones désertiques ou plateformes pétrolières : tous ces environnements nécessitent des connexions fiables, mais peinent avec les solutions traditionnelles. Le RU1 offre une bande passante équivalente à la fibre optique sans creuser de tranchées ni attendre des autorisations satellites. Les entreprises contrôlent entièrement leur infrastructure de communication, un atout stratégique dans des secteurs où la confidentialité des données vaut de l'or.
TERASi, qui est issue du prestigieux Institut royal de technologie de Stockholm, ne prétend pas rivaliser avec la couverture planétaire de Starlink. L'objectif de la start-up reste d'offrir une maîtrise technologique complète, plutôt qu'une dépendance confortable. Les unités de défense évaluent déjà le système, tandis que des intégrations avec fabricants de drones et fournisseurs de communications tactiques progressent. Cette approche « créer son infrastructure instantanément » pourrait transformer notre rapport à la connectivité, passant d'utilisateurs passifs à architectes de nos propres réseaux.
Sources : TERASi, The Next Web